15 Sep, 2021
Je fus chargé de contacter les membres du collège des fondateurs ex parlementaires qui ne s’étaient pas encore présentés aux réunions du collège des fondateurs à la résidence de Monsieur Tshisekedi pour marquer leur accord de continuer la lutte au sein de l’UDPS.
Ayant rencontré le fondateur ex parlementaire du groupe des 13, monsieur KASALA KALAMBA KABWADI, celui-ci me dit de ne plus vouloir évoluer au sein d’un même parti avec son corégionnaire KAPITA SHABANGI Paul qu’il accusait être égoïste.
Un autre fondateur ex-parlementaire du Groupe des 13, monsieur KYUNGU- wa- ku- MWANZA accusait l’UDPS d’être au service des kasaïens et invitait les fondateurs katangais de l’UDPS de le rejoindre dans un parti fédéraliste dénommé la fédération nationale de démocrates congolais(FENADEC) qu’il venait de créer avec les autres katangais.
La lettre de rappel de demande d’agrément dont le contenu ci-dessous avait été signée par vingt fondateurs et déposée au greffe de la Cour Suprême en date du 3 mai 1990 par les fondateurs KIBASSA, LUSANGA, LUMBU et MUKOKA qui étaient accompagnés par les cofondateurs KYUNGU MUKANGE et LUMBU KICHWANYOKA.
Le contenu de la lettre de rappel de la demande d’agrément était le suivant :
UDPS Kinshasa, le 24 avril 1990
UNION POUR LA DEMOCRATIE
ET LE PROGRES SOCIAL
A Son Excellence Monsieur le Président de la Cour Suprême de Justice
A KINSHASA/GOMBE.
Objet Rappel notre demande d’agrément.
Excellence
Conformément au discours de Monsieur le Président de la République en date du 24 avril 1990 instaurant le multipartisme et en attendant la promulgation de la loi devant en réglementer l’application, nous avons l’honneur de rappeler à votre aimable attention la demande d’agrément de notre Parti Politique, UNION POUR LA DEMOCRATIE ET LE PROGRES SOCIAL (UDPS) déposée au Ministère de l’Intérieur en date du 15 février 1982.
Au cas où vous ne trouverez pas ledit dossier, la présente constitue une demande d’agrément de l’UNION POUR LA DEMOCRATIE ET LE PROGRES SOCIAL.
Nous Vous en souhaitons bonne réception et vous prions d’agréer, Excellence, l’expression de nos sentiments patriotiques.
Pour l’UDPS.
LE COLLEGE DES FONDATEURS
1.- Sé/François LUSANGA NGIELE (Kasaï Or.)
2.-Sé/Athanase KENGELE (KAsaï Occ.)
3.- Sé/Bernard NKWEDI LUSIELO (Bas–Zaïre)
4.- Se/Alphonse MPASI TSHIANGANI (Bandundu)
5.- Sé/Zéphyrin DIAYIKWA KIMPAKA (Bas-Zaïre)
6.- Sé/Faustin BIRINDWA (Kivu)
7.- Sé/Ferdinand NSIMBA-nu-un CHEBE (Haut-Zaïre)
8.- Sé/Christophe BELANGANAYI NTAMBWE (Kasaï Occ.)
9.- Sé/Protais LUMBU MALOBA NDIBA (Shaba)
10.- Isidor KANANA TSHONGO a MINANGA (Kasaï-Or.)
11.-Gabriel BIRINGANINE MUGARUKA (Kivu)
12.- Sé/Vincent MBANKIEM NAROLIEM (Bandundu)
13.- Gabriel KYUNGU wa ku MWANZA (Shaba)
14.- Sé/Paul KAPITA SHABANI (Kasaï Occ)
15.- Sé/Raymond MUKOKA MWANA KAVULA (Kasaï Or)
16.- Sé/Veuve MAKANDA SHAMBUYI (Kasaï Or)
17.- Sé/Jacques TSHILEMB KOT (Shaba)
18.- Sé/Francois LUAKABWANGA MUKUNGISHI (Kasaï Occ.)
19.- KASALA KALAMBA KABWADI (Kasaï Occ.)
20.- Sé/Marcel LIHAU EBOA (Equateur) empêché
21.- Sé/Etienne TSHISEKEDI wa MULUMBA (Kasaï Or)
22.- Sé/Fréderic KIBASSA MALIBA MASELE (Shaba)
Paragraphe 5. MA TOURNEE D’INSPECTION AU SHABA,
A LUBUMBASHI,
J’y étais repassé en compagnie du Président KIBASSA en mars 1992. Cette mission devait avoir lieu depuis le mois de février. Elle avait été reportée de quelques semaines à cause d’incompréhensions entre les autorités provinciales et le comité fédéral de l’UDPS/Katanga.
En effet, les autorités provinciales étaient issues de l’UFERI, parti du 1er Ministre NGUZ et du Gouverneur KYUNGU wa ku MWANZA qui tentait à faire du Shaba, une région à parti unique (l’UFERI).
Il fallait dès lors prendre toutes les dispositions pour éviter de tomber victimes de l’insécurité volontairement entretenue par le pouvoir.
En date du 17 février 1992, la sous-fédération de Lubumbashi avait adressé la lettre S-F/L/ORG 010/92 au Commissaire urbain pour lui annoncer l’arrivée dans la ville de Lubumbashi du Président national de l’UDPS. La réponse donnée provoqua l’indignation et la stupéfaction de la fédération de l’UDPS/Katanga qui réagit par la note dont la teneur suit :
UNION POUR LA DEMOCRATIE Lubumbashi, le 24/02/1992
ET LE PROGRES SOCIAL
« UDPS »
Secrétariat National
Fédération du KATANGA
Transmis copie pour information à :
– Messieurs les membres du Collège
des Fondateurs du Directoire
National de l’UDPS à
KINSHASA/ LIMETE
– Monsieur le Ministre de l’Intérieur
Du Gouvernementd’Union Nationale
à KINSHASA/GOMBE
-Monsieur le Ministre de la Justice
du Gouvernement d’Union Nationale
à KINSHASA GOMBE
-Monsieur le Ministre de la Défense
Nationale du Gouvernement d’Union
Nationale à KINSHASA GOMBE
– Monsieur l’Ambassadeur des USA
à KINSHASA
-Monsieur l’Ambassadeur de la Belgique
à KINSHASA
-Monsieur l’Ambassadeur de
l’ Allemagne à KINSHASA
-Monsieur l’Ambassadeur de la France
à KINSHASA
-Monsieur l’Ambassadeur du Portugal
à KINSHASA
– Monsieur l’Ambassadeur du Mali
à KINSHASA
-Monsieur le Gouverneur de la Région
du Katanga à LUBUMBASHI
– Monsieur le Commandant de la 1ère
Région Militaire de et
à LUBUMBASHI
-Monsieur le Commandant de la 9ème
Région Militaire de et
à LUBUMBASHI
– Monsieur le Procureur de la
République près le Tribunal de
Grande Instance de et
A LUBUMBASHI
– Monsieur l’Auditeur Militaire de la
Garnison à Lubumbashi de et
A LUBUMBASHI
-Monsieur le Directeur Régional du
SNP/DI/MP de et
à LUBUMBASHI
Concerne : Arrivée du Président National
De l’UDPS Monsieur
KIBASSA MALIBA
A Monsieur le Commissaire Urbain de la Ville de Lubumbashi A LUBUMBASHI
Monsieur le commissaire Urbain
C’est avec stupéfaction et indignation que nous avons lu votre note n°126/BUR-CU/L’SHI/92 du 18 février 1992 adressée à notre sous-fédération de Lubumbashi en réponse à sa lettre S-F/ORG/010/92 du 17 février dernier relative à l’objet repris en marge.
De prime abord, nous tenons à rappeler à votre bienveillance attention que les hautes fonctions que vous occupez à l’Hôtel de Ville vous invitent constamment à vous placer au-dessus de la mêlée politique et vous interdisent formellement de vous mettre à la remorque d’un quelconque parti politique, comme vous en donnez malheureusement la nette et triste impression aujourd’hui ?
Vous affirmez dans votre note, Monsieur le commissaire Urbain, que, conformément à la loi aucun cortège motorisé ne pourra être constitué, lors de l’arrivée de notre Président national à Lubumbashi et que, suivant les instructions du Gouvernement de la République, aucun meeting ne peut être organisé dans votre juridiction durant la période de la tenue de la Conférence Nationale Souveraine dont les travaux sont, pour rappel, suspendus.
A notre connaissance, il n’y a pas d’arrêté ministériel règlementant l’organisation de cortège motorisé en République du Zaïre. Preuve, il en est régulièment organisé en toute liberté, soit à l’occasion de funérailles soit à l’occasion de tout événement heureux (mariage, par exemple). Tout ce qu’on demande aux organisateurs, c’est que le tout se passe dans l’ordre et la dignité.
Quant à l’interdiction de meetings durant la période des travaux de la Conférence Nationale Souveraine, nous nous rappelons effectivement, qu’une décision irréfléchie avait été prise dans ce sens, en son temps, par le Gouvernement impopulaire de lugubre mémoire de Monsieur MULUMBA LUKONJI.
Nous nous rappelons également que le 17 janvier dernier, en plein travaux de la Conférence Nationale Souveraine, un grand cortège motorisé fut organisé par vos soins, en collaboration avec les autorités provinciales du Katanga, pour accueillir en grande pompe, à Lubumbashi les délégués de l’UFERI qui revenaient anticipativement de la Conférence Nationale Souveraine.
Mais, ce n’est pas tout et cela n’est un secret pour personne : les dirigeants provinciaux comme nationaux (ou ce qui en reste !) de l’UFERI ne s’embarrassent nullement de la mesure d’interdiction des meetings populaires durant la période des travaux de la Conférence Nationale Souveraine. Ils en organisent au vu et au su de tout le monde, et chose scandaleuse, avec l’appui des médias officiels et des forces de l’ordre.
Alors, Monsieur le Commissaire Urbain, pourquoi cette politique de deux poids, deux mesures ? Pourquoi cherche-t-on à nous étouffer ?
Au nom de la démocratie, pour laquelle nous nous sommes battus durant de longues années sans aménagements, nous réaffirmons notre ferme volonté d’accueillir le Président KIBASSA MALIBA et sa suite dans la paix, la chaleur militante, comme notre parti, l’UDPS, sait le faire en pareille circonstance ! Et au nom de la même démocratie, notre décision d’organiser un meeting populaire au cours duquel KIBASSA MALIBA s’adressera aux nombreux combattants de notre Parti, le samedi 29 février, à 15 heures, à la place de la gare, dans la zone Lubumbashi, reste maintenue.
Quant au problème d’accès des membres du comité d’accueil au tarmac, le jour de l’arrivée du Président KIBASSA, il se règlera entre les responsables de la Régies des Voies Aériennes (RVA) et nous. Nous ne pensons pas qu’il soit de votre ressort, comme vous semblez nous le faire croire.
Enfin, il ne serait pas superflu de porter à votre connaissance que nous sommes parfaitement au courant des réunions qui se tiennent, ici et là, en vue de perturber l’accueil et le séjour de Monsieur KIBASSA et sa suite à Lubumbashi. Que cela vienne des Katangais, nous disons que c’est tout simplement déplorable.
Le Katanga, comme l’a souligné dernièrement le grand chef Godefroid MUNONGO M’SIRI, au nom de ses pairs, n’appartient pas à un seul individu ou à un groupe d’individus. Il appartient au contraire à tous les fils et filles de notre province. Et personne ne peut, en aucun cas, s’arroger le droit de parler en son nom sans en avoir été préalablement mandaté. Ne pas se conformer à cette exigence équivaudrait, sans plus ni moins, à user simplement de la dictature. Notre Parti, l’UDPS, combat, comme vous le savez, toute forme de dictature, d’où qu’elle vienne.
La démocratie, c’est adhérer librement à un parti de son choix ; c’est la libre expression ; c’est la tolérance ; c’est l’acception et le respect de l’autre. Les apprentis dictateurs aux revirements politiques spectaculaires et leurs nouveaux alliés, ceux-là même qu’ils traînaient hier dans la boue, ne peuvent feindre de l’ignorer !
Aux uns et aux autres, nous rappelons que le discours politique de l’UDPS demeure constant : c’est un discours d’union, de paix et de développement.
Veuillez agréer, Monsieur le Commissaire Urbain, l’expression de nos sentiments patriotiques.
POUR LA FEDERATION UDPS/KATANGA
Sé/Bony KAYEMBE MITONGA Sé/Jean KYUNGU MUKANGE
Secrétaire Fédéral chargé Président Fédéral
De l’Organisation.
Ayant acheté moi-même auprès du shabair mon billet ainsi que celui de mon épouse depuis le 5 mars 1992, je n’avais quitté Kinshasa que le 14 mars 1992 dans la suite du Membre de directoire.
Abord du même avion avait pris place dans la cabine, le Secrétaire particulier du Premier Ministre NGUZ.
Après l’escale de Mbuyi-Mayi, l’avion atterrit à Kamina-Base pour soi-disant se ravitailler alors que la véritable raison était d’attendre là-bas la fin de la sale besogne de la dispersion par la milice de JUFERI des combattants de l’UDPS massés à l’aéroport et la permanence pour accueillir le Président National.
Ayant débarqués à l’aéroport de la Luano à 19h30’, nous n’avions pas trouvé nos bagages et avions appris qu’elles étaient restés à Kinshasa.
A notre arrivée à la permanence, nous trouvâmes les tables, les chaises et les vitres cassées partout dans la parcelle.
Il y avait aussi des souliers et des habits abandonnés dans la cour.
Il n’y avait pas à nous attarder à un endroit aussi mélancolique. Je répondis à l’invitation de la fondatrice Gabrielle Muzinga et dînais en compagnie d’autres membres de la suite du Président national à sa résidence, où, je me rappelais des rencontres plus heureuses que j’y avais connues naguère en compagnie de monsieur Gabriel Kyungu lors de mon bannissement de janvier à avril 1981 et du lancement de l’UDPS à la fin février et début mars 1982 !
(Textes tirés de l’ouvrage Protais LUMBU V ou de www.femmefortes.com)