4 Oct, 2013
Angélique Namaika, religieuse du diocèse de Dungu, a reçu le Prix Nansen du HCR, lundi 30 septembre dernier à Genève. Elle a été accompagnée par Céline Schmitt, porte-parole de la Représentation régionale du HCR/RDC.
Le prix Nansen 2013 remis par le Haut-commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR) a été décernée à sœur Angélique Namaika, Une Congolaise de 46 ans qui travaille auprès de femmes souvent victimes de sévices infligés par des groupes armés, au nord-est de la République démocratique du Congo (RDC)
Sœur Angélique Namaika, dirige le Centre pour la réintégration et le développement de Dungu, dans la Province orientale, région minière tourmentée par des milices. Depuis 2003, elle a recueillie plus de 2 000 femmes et jeunes filles qui avaient été chassées de chez elles et brutalisées, notamment par l’Armée de résistance du seigneur (LRA) de Joseph Kony, recherché par la Cour pénale internationale (CPI). Cette religieuse de grand cœur donne la possibilité à des nombreuses femmes et jeunes filles d’apprendre un métier, de créer une petite entreprise ou de retourner à l’école.
Elle travaille sans relâche pour aider des femmes et des jeunes filles rendues extrêmement vulnérables par le traumatisme, la pauvreté et le déracinement. Elle accorde beaucoup d’importance à la femme parce qu’elle-même a été déracinée de son territoire lors de violences en 2009. Pour avoir été elle-même déplacée en 2009, Cette expérience l’a conduit à se consacrer aux femmes qui ont elles aussi vécu ce traumatisme. Elle Met en œuvre une approche personnalisée, aidant les femmes à apprendre un métier, à créer une entreprise ou à retourner à l’école. Les protégées de la religieuse, qui la surnomment « mère », ont ainsi obtenu des résultats remarquables. Depuis 2003, la révérende sœur Angélique a eu à encadrer 2000 femmes ; et actuellement, elle en en encadre 150.
On estime que depuis 2008, dans la Province orientale, 320 000 personnes ont été forcées à fuir, parfois à plusieurs reprises, selon un rapport du HCR et l’Observatoire des situations de déplacements internes (IDMC). Le territoire de Dungu est le plus touché, avec 110 000 déplacés.
Une dotation de 100 000 dollars accompagne le prix, qui porte le nom de l’explorateur norvégien Fridtjof Nansen. La religieuse a dédié cette somme à la formation des femmes. « Je voudrais ouvrir une boulangerie semi-industrielle consacrer cet argent à perfectionner certaines activités, comme le champ communautaire. J’avais sondé les femmes en leur demandant ce qu’elles aimeraient faire de plus si on avait des fonds supplémentaires ». Elles m’ont proposé de créer un champ communautaire pour que chaque femme puisse avoir à manger chaque jour et vendre des légumes sur les marché ».
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