13 Sep, 2013
Denis Mukwege est un gynécologue congolais spécialisé dans le traitement des fistules. Fils d’un Pasteur protestant, et troisième d’une famille de neuf enfants, il est né le 1er mars 1955 à… Réputé pour son action humanitaire, Denis Mukwege est reconnu pour ses actions qui consistent à prendre en charge des femmes victimes de viols à l’hôpital de Panzi (hôpital situé à Bukavu dans l’Est de la RDC) où il est médecin directeur. Diplômé en 1983 à la faculté de médecine de Bujumbura, il commence à exercer sa profession à l’hôpital de Lemera (Sud-Kivu). En 1989, après une spécialisation en gynécologie en France, il réintègre l’hôpital de Panzi.
Parcours
Après deux années passées à l’UNIKIN (Université de Kinshasa) à la faculté de polytechnique, il entreprendra les études à la faculté de médecine du Burundi. Après avoir terminé ses études en 1983, il fait ses premiers pas professionnels à l’hôpital protestant de Lemera au Sud-Kivu en RDC. Bien avant la guerre, le jeune médecin est surpris par les souffrances que rencontrent les femmes durant l’accouchement. Nombreuses viennent de campagnes reculées, elles attendent souvent trop longtemps avant de chercher de l’aide. Par conséquence, elles saignent et meurent à leur arrivée à l’hôpital. Le choc se produit lorsqu’il se rend compte de l’accouchement difficile des femmes qui vivent dans les milieux ruraux. Ces femmes sont amenées à l’hôpital à dos d’âne, après avoir saigné à blanc au cours des accouchements difficiles à domicile. D’autres viennent tout simplement mourir à l’hôpital car se présentent tardivement après avoir fait un long travail d’accouchement sans succès. Et les survivantes sortent avec des lésions génitales graves. Ceci va faire décider une déviation totale de la pédiatrie, future spécialisation qui était prévue au départ et désormais sera portée sur la gynéco obstétrique En 1984 il se spécialise en gynécologie à l’université d’Angers en France. Malgré un bon travail bien rémunéré en France, il retourner au pays en 1989.et s’installe à l’hôpital de Lemera ou il devint médecin-directeur.
A Lemera, il installe un service de gynéco-obstétrique après la formation du personnel de soutien. Depuis 1989, ce service connaîtra un rayonnement important dans la région et au-delà des frontières du pays.
Cette période heureuse sera brutalement interrompue avec L’arrivée de la première guerre de libération en 1996 où l’hôpital sera sauvagement détruit. Plusieurs malades et infirmiers seront assassinés. De retour dans son pays en 1999, il participe à la création d’une maternité à l’hôpital de Panzi (Bukavu), mais il constate que ce sont les femmes victimes de violences sexuelles qui sont nombreuses à se présenter. C’est à ce moment qu’il découvre une pathologie nouvelle qui va profondément marquer le restant de sa carrière : la destruction volontaire et planifiée des organes génitaux des femmes. Il fait connaître au monde la barbarie sexuelle dont les femmes sont victimes dans l’Est du Congo où le viol collectif est utilisé comme arme de guerre.
Pour faire face à cette épidémie volontaire, Il se spécialise dans la prise en charge des femmes victimes de viols collectifs.
Beatrice LUMBU