10 Juin, 2014
L’Egypte semble déterminée à mettre un point final au harcèlement sexuel. Une grande majorité de femmes sont concernées par ce fléau. Selon une étude de l’ONU parue en 2013, 99% des femmes en ont déjà souffert. Ainsi, jeudi, la Présidence a approuvé une série de sanctions allant de l’amende à la prison ferme contre ceux qui s’adonnent au harcèlement sexuel. Le Président sortant, Adly Mansour, avait approuvé plusieurs amendements au code pénal.
Désormais, tout geste, parole ou acte inapproprié à caractère sexuel ou pornographique sera désormais passible d’au moins six mois de prison, et peut être assorti d’une amende allant de 3 000 à 5 000 livres égyptiennes (307 à 513 euros). « Si le harcèlement a pour but d’obtenir des faveurs sexuelles de la victime », la peine sera alors alourdie à un an de prison et 10 000 à 20 000 livres d’amende. La sanction peut être encore plus alourdie à 5 ans de prison et 50 000 livres d’amende, si le coupable a usé d’un ascendant familial, professionnel ou académique pour faire pression sur la victime.
Toutefois, ces nouvelles avancées ne conviennent pas aux associations de lutte contre le harcèlement sexuel. Elles n’ont « aucune valeur » selon un militant. Le fondateur de la campagne « J’ai vu du harcèlement », Fathi Farid, affirme que ces nouvelles lois laissent au juge le libre arbitre de choisir entre la prison et l’amende. De plus, la notion d’harcèlement sexuel en groupe n’a pas été suffisamment prise en compte.
Depuis la chute du régime Moubarak, le nombre de cas de harcèlement sexuel s’est multiplié en Egypte. Lors de manifestations, plusieurs femmes ont été attaquées sexuellement par des hommes.
Fouâd Harit AFRIK.COM