12 Mai, 2014
Né le 22 avril 1948, Protais LUMBU MALOBA NDIBA vient d’écrire « Mes premiers pas », une autobiographie de six titres dans laquelle il décrit sa vie, de l’enfance jusqu’à la fin de ses études universitaires.
Mes premiers pas (Titre 6 suite et fin)
Chapitre 4 : Mon inscription en troisième graduat
Paragraphe 1er : Sur le plan académique,
Ce que j’avais lu sur mon attestation d’inscription était réel. Les autorités académiques avaient imposé une année supplémentaire pour les études de Droit. Le Graduat au lieu de deux ans devait se faire en trois ans et la Licence en deux ans, ce qui portait le nombre à cinq au lieu de quatre années à passer à la faculté de droit pour devenir Licencié. Mes collègues avec lesquels j’étais en 1ère licence se retrouvèrent une fois de plus en 1ère licence pendant que j’entrais en 3ème année de graduat.
Si la prétention de mieux former l’étudiant semblait être le souci des autorités, il était remarquable que les justifications n’étaient pas satisfaisantes ! Beaucoup d’anciens cours étaient scindés et partagés à différents professeurs. L’impression qui se dégageait était que des multiples cours avaient été crées pour satisfaire les jeunes élèments qui après avoir défendu leur thèse de doctorat avaient hâte de jouir du droit d’être professeurs.
Aux cours généraux s’étaient ajoutés des cours à option. Il y avait trois options. Je choisis l’option économique et sociale.
La répartition des matières était la suivante :
- Prcédure Civile par LAMY ;
- Procédure Pénale par BAYONA BA MEYA ;
- Obligations par KALONGO MBIKAY,
- Droit Administratif Général par VUNDUAWE TE PEMAKO ;
- Institutions Administratives par VUNDUAWE TE PEMAKO ;
- Droit Financier par MBOYO EMPENGE ;
- Finances Publiques par MULUMBA LUKOJI ;
- Méthodes de Sciences Sociales par de BLOECK ;
- La vie Internationale par
- Droit Commercial par BUKA .E.
Cours à option économique et social
- Droit Minier par MULUMBA LUKOJI ;
- Droit des Transports par LESSENDJINA ;
- Droit Agricole par LUKOMBE NGHENDA.
Au lieu d’être complètement une année que je refaisais, l’introduction de nouvelles matières et de nouveaux Professeurs penchèrent à me démontrer que c’était une nouvelle année.
Paragraphe 2 : Mon séjour dans ma circonscription électorale pour le dépôt de ma candidature aux élections législatives,
Pendant mon séjour Kinois, j’essayais de réunir tous les élèments pour ma réussite aux élections législatives. Ainsi, du Secrétariat Permanent du Bureau Politique, je retirais de citoyen Makuwa Gabriel un projet de loi électorale.
A la deuxième quinzaine du mois de mars, après avoir touché ma tranche de bourse des mois antérieurs, je m’arrangeai aussi à avoir un prêt aux œuvres estidiantines, ce qui me permit d’avoir un montant nécessaire pour supporter les frais de voyage pour le Shaba où à Kongolo, je devais déposer mon dossier.
Athanase à qui j’avais informé de mon souhait ne s’était pas opposé, par contre il avait promis de satisfaire ma demande de contribution par un montant de 45 Zaïres qu’il allait me donner à mon départ.
Ne voulant plus réaliser sa promesse, je me plaignis énormement de ce comportement et s’executant, il me précisa qu’il s’était trouvé obliger de s’endetter pour ne pas me contrarier.
Les échéances pour le dépôt de candidatures s’approchant du terme, je quittai Kinshasa par un avion qui permettait ma correspondance à Lubumbashi avec le Fokker qui desservait Kongolo.
Athanase m’amena à l’aéroport cette nuit à bord de sa voiture après que j’aie serré la main des ses épouses réveillées pour me souhaiter un bon voyage. J’avais porté un abas cost noir manches longues avec écharpe et pochette qu’il m’avait prêté.
En cours de route il me dit : »Protais, je suis sûr que tu vas passer aux élections. Je viens de faire des rêves semblables de ceux de la veille de mon départ de Boma ». Me plaçant dans la salle d’attente des Directeurs, il resta avec moi jusqu’à l’annonce du signal d’embarquement. Il me souhaita une bonne chance à notre séparation.
A Lubumbashi, comme prévu, je trouvai le Fokker abord duquel j’embarquai et arrivai dans l’avant midi à Kongolo.
Quittant à pied la plaine, je ne savais où résider et croyais pouvoir déposer mon dossier le même jour à la Zone.
A la hauteur des Cliniques, LIPU, un commerçant de la place, me donna un coup de main en transportant ma sacoche jusqu’à sa maison.
M’étant rendu à la Zone, l’obligation d’aller verser les cent zaïres de caution à la Banque Commerciale de Kalemie avant l’enregistrement de mon dossier m’avait été indiquée. Le délai courant vers la fin, j’appris heureusement qu’un train marchandises était programmé le jour même pour Kalemie.
Sans tarder je pris ce train malgré les conditions de voyage déplorables.
A Nyunzu par exemple dans le fourgon où je me trouvais, quelqu’un posa sur moi ses sacs de manioc et me débattant pour me libérer de ce fardeau, je m’en sortis avec des habits très sales.
A Kalemie, je logeais à l’Hôtel Lwaminyu et le lendemain tôt le matin, je déposai ma caution à la Banque Commerciale en remplissant le formulaire dont le contenu ci-dessous ::
BANQUE DU ZAIRE SUCCURSALE :
AGENCE : KALEMIE.
DETAIL DE VERSEMENT :
3 BILLETS DE 10Z = 30,00 Z.
13 BILLETS DE 5 = 65,00 Z.
10 BILLETS DE 0,50Z = 5,00Z
Versement effectué par : LUMBU MALOBA NDIBA
B.P. 98 KOLWEZI au Crédit du Compte
N°43 de : Dépôt de caution Candidat Commpeuple
Adresse : S/ REGION TANGANIKA
D’ordre de : LUMBU MALOBA NDIBA B.P. 98 KOLWEZI
La somme de Zaïre cent.
KALEMIE le 28 Mars 1975.
SIGNATURE
BANQUE DU ZAÏRE
AGENCE DE KALEMIE
LE MANDATAIRE : B.C.Z. »
Cette formalité terminée, je rendis une visite de courtoisie au Commissaire Sous Régional Titulaire intérimaire, le Citoyen KABATI qui me remit l’avis de la Sous-Région aux Candidats.
Cet avis était libellé de la manière suivante :
MOUVEMENT POPULAIRE DE LA REVOLUTION
REPUBLIQUE DU ZAÏRE
REGION DU SHABA
SOUS REGION DU TANGANIKA
AVIS AUX CANDIDATS COMMISSAIRES DU PEUPLE
Il est porté à la connaissance des candidats Commissaires du Peuple que les documents dont question ci-après sont exigés pour la constitution de leurs dossiers.
Ils doivent, tout en se conformant aux conditions d’éligibilité prévues par la loi, fournir obligatoirement les pièces suivantes :
1) Une lettre de dépôt de candidature adressée au Commissaire de Zone de leur ressort.
2) Un certificat de nationalité ;
3) Un certificat de résidence ;
4) Le curriculum Vitae ;
5) Un extrait du casier Judiciaire ;
6) Un certificat de bonne vie et mœurs ;
7) 6 Photos passeports ;
8) Un bordereau de versement au compte n°43 à la Banque du Zaïre à Kalemie de la caution de 100 Zaîres.
Il importe de préciser qu’en ce qui concerne ce dernier point, il ne sera pas question de rembourser la caution aux candidats malheureux
Par ailleurs, pour plus de facilité administrative, il est demandé à tout Candidat de fournir en 4 exemplaires chacune des pièces susmentionnées.
La période de dépôt des candidatures va de ce jour jusqu’au 31 Mars 1975.
Fait à Kalemie, le 14 Mars 1975.
Le Commissaire Sous Regional
Sé/ TSHUNGU MWANA KASONGO
Il fallait fournir quatre exemplaires de chaque pièce recommandée alors que de Kinshasa, je n’avais amené en général que l’exemplaire unique pour chaque pièce.
C’est la veille du jour de clôture de dépôt des candidatures que je regagnais Kongolo et logeais à la boutique Salongo de la Cité Kangoy, appartenant à Adrien Mwanavita. Ce neveu de Lipu m’avait invité chez lui pour manger, le jour de mon arrivée à Kongolo en provenance de Kinshasa.
La zone indiqua aussi le modèle-type du curriculum vitae à déposer en dehors de la lettre de dépôt que j’avais amenée de Kinshasa et qui fut aussi retouchée de la manière suivante :
LUMBU MALOBA NDIBA
B.P. 98 KOLWEZI.
CURRICULUM VITAE
C’est à Kayanza, Village d’origine de mon père au Shaba, que je suis né le 22 avril 1948.
Mon activité et mon influence me firent adhérer dès 1967 à Lubumbashi au Mouvement Populaire de la Révolution qui y était encore dans ses heures difficiles d’implantation.
C’est grâce à mon frère Lumbu Muyenga, alors Secrétaire Administratif à la Direction Provinciale de l’Administration Générale du Shaba puis Intendant, Comptable et Secrétaire Provincial du Parti losque l’actuel Commissaire Politique Kabimbi était Vice- Président du MPR/ Shaba, que le mouvement m’adopta si tôt.
Propagandiste, distributeur d’insignes et de foulards malgré les menaces de tous ceux qui prédisaient l’avenir malheureux du Parti, je me souviendrai toutefois toujours de mon arrestation, ma brutalisation et de mon internement au cachot de la zone Kenia par les policiers politisés qui ne supportaient pas la montée du M.P.R.
Envoyé terminer mes études à Luabo-lez-Kamina J’y ai continué mes activités.
De passage à notre établissement, un cadre du M.P.R., le Citoyen Monga ne fut-il pas surpris, en apprenant du Père Directeur que l’agent mobutiste Lumbu prêchait le M.P.R. à l’internat ?
Aux élections de dirigeant de l’école, en année scolaire 1968-1969 je fus élu presque à l’unanimité, président des étudiants.
Après mes études secondaires, je pris l’inscription à l’ex Université officielle du Congo et passai par la propédeutique de Kananga où j’ai été plébiscité Dirigeant.
Tacticien, je choisis cette année là au grand étonnement du public le poste de Conseiller. Ce que je cherchais, était d’abord la connaissance du milieu universitaire où les étudiants passaient encore être loin de leur engagement alors que moi j’étais déjà surnommé par le père Directeur » Agent Mobutiste ». Il fallait observer, connaître les aspirations de mes collègues et seulement enfin, agir en me servant de leur faiblesse pour les obtenir à la cause du Parti.
La création de l’UNAZA en 1971 me vit entrer au Campus de Kinshasa où j’ai terminé avec succès la 1ère et 2ème année de graduat en droit.
Pendant cette période, j’ai participé aux séminaires idéologiques, fancy fair et toutes les manifestations organisées tant par la J.M.P.R / Campus que par le quartier Général.
Sûr de la formation acquise tant dans le parti qu’à la faculté de Droit et connaissant mieux mes collègues, j’ai trouvé que le moment était venu de refaire surface et obtenir leur engagement sans les intimider.
Mon élection au poste de Dirigeant de la J.M.P.R / Campus ne posa pas de problèmes.
Le 06 novembre 1973, je fus élu au suffrage universel direct Dirigeant de ma cellule (1ère Licence en Droit).
Le 07 novembre 1973, la sous section ( faculté de Droit ) m’élit aussi.
Le 08 novembre 1973, je remportais avec une majorité écrasante les élections au niveau de tout le Campus de Kinshasa.
Nommé Dirigeant Sectionnaire Titulaire et Commandant de la Brigade Disciplinaire Estudiantine de la J.M.P.R. / Campus par le Commissaire d’Etat à la Jeunesse et aux Sports, je fus installé officiellement par le Dirigeant National chargé de la Jeunesse Estudiantine, le 27 novembre 1973 dans une salle des promotions pleine d’étudiants en délire.
Il paraît que la période que j’ai dirigé la J.M.P.R/Campus a été considérée comme la plus agitée de l’histoire de la section. Jamais un secrétaire dirigeant au Campus n’a atteint ma popularité et pourtant seule ma disponibilité permanente, mon action dynamique et mon influence agissante poussaient à l’admiration.
J’ai obtenu avec mon Comité en un temps très record à intéresser les étudiants à la J.M.P.R et je poursuivais l’action pour leur complet engagement. Mais hélas, les susceptibilités des autorités académiques devaient les motiver à freiner mon élan.
J’ai succombé en pleine mission après une conférence très applaudie que je venais de tenir à l’occasion des journées de réflexion.
Suspendu de cours pour une durée de six mois et exclu du Campus sans mes biens, j’ai vécu la plus grande contradiction dans le parti et parvins à me réaliser que les cadres de la J.M.P.R n’avaient aucune protection dans leur mission de vigilance. Le rapport de mes activités dans la J .M.P.R se trouve au Quartier Général.
Je garde cependant encore frais dans mon esprit, l’exil que j’ai connu, mes maintes démarches effectuées en vue d’obtenir mes biens enfermés au Campus, mon retour conditionné, ma persécution et le danger qui me guette de ne plus terminer mes études au Campus.
Pour les membres de ma famille, c’est un véritable coup de poignard reçu. Ils attendaient impatiement la fin de mes études universitaires mais ils se sont rendu compte que pour le Parti j’ai été sacrifié.
Engagé, j’ai brisé mon avenir de juriste.
Ne pouvais-je pas me désintéresser des activités du Parti pour m’occuper seulement des mes études et les terminer dans le calme ?
Confiant dans l’avenir, sûr et certain que les idéaux du Parti finiront un jour par vaincre et qu’ainsi la survie de la jeunesse l’emportera sur les susceptibilités des individus même puissants aujourd’hui, je continue la lutte aux côtés du Guide.
Ma disponibilité permanente au mobutisme m’a fait passer du banc de l’Université aux travaux agricoles, l’agriculture n’a-t-elle pas été proclamée priorité des priorités ? En effet, le Conseil Exécutif National m’a attribué dans le cadre des mesures du 30 novembre 1973 une ferme à Katebe-lez-Kolwezi.
En cette période de renouvellement du Conseil Législatif National, mon envie de contribuer à la construction du Pays entreprise par l’homme du 24 novembre 1965 me pousse à me présenter candidat afin d’obtenir un mandat qui me permettra d’œuvrer officiellement au nom de mobutisme dans nos villes et campagnes et ainsi par mon influence agissante et mon action dynamique convertir tous ceux qui ne sont pas encore atteints.
Pendant mon séjour à Kongolo, je bénéficiai du concours d’Adrien, Gilbert et Dieudonné. En effet, Adrien Mwanavita alias Salongo m’offrit des papiers à lettre pendant que Gilbert Lubambula dactylographiait mon courrier à l’aide de la machine à écrire de Muyumba Dieudonné.
Je discutais ouvent avec Dieudonné Muyumba, préfet de l’Institut Privé Yenge, sur le développement de la zone de Kongolo.
C’est à la maison ex-Levy que je trouvais le dimanche 30 mars, le Secrétaire de zone Sumahili, pour lui remettre mon dossier complet. Je n’étais heureusement pas en retard parce que la radio Kinshasa venait d’annoncer la prolongation du délai de dépôt.
Le lendemain, je vis le Commissaire de Zone Shindano Nduwa qui me pria de repasser le soir pour retirer mon dossier de la Zone afin d’aller le remettre moi-même à Kalemie.
Je visitais ensuite chez le Commissaire de Zone, chargé des affaires Politiques, le Citoyen Mwana Panga, Ce dernier était aussi candidat aux élections législatives et par conséquent mon concurrent.
J’appris que mon dossier le gênait beaucoup car à l’avis de tout le monde les chances m’étaient plus accordées !
Après avoir retiré le soir mon dossier et la lettre qui devait l’accompagner, je repassais chez le citoyen Ilunga Lubambula où, curieux, nous décolâmes l’envellope pour lire son contenu qui était le suivant :
KONGOLO, le 30 mars 1975.
CAB/MPR/5072/ 03/75
Objet : Transmission dossier
LUMBU/Candidat aux
Elections Législatives
1975.
Au Citoyen Commissaire
S/Régional du Tanganika
A Kalemie
Citoyen Commissaire Sous – Régional,
Me référant à ma lettre n° CAB/MPR/5072/0315/75 du 28 mars 1975, j’ai l’honneur de vous faire parvenir le dossier complet du Citoyen LUMBU, sixième candidat aux élections Législatives 1975.
Ci-après, l’avis émis sur sa candidature par le Comité Zone M.P.R./KONGOLO :
6°) LUMBU : sa candidature a aussi rencontré l’avis favorable du comité M.P.R/Zone, surtout du côté études. Mais il est à noter que la preuve de son militantisme reste inconnue par le Comité, étant donné que ce dernier est étudiant à l’UNAZA, Campus de Kinshasa.
POUR LE COMITE DE ZONE,
LE COMMISSAIRE DE ZONE,
Sé/ SHINDANI NDUWA.
Muni de ce dossier, Je refis le voyage pour Kalemie et enregistrai au Secrétariat de Sous Région tenu par le Citoyen Maloba, mon dossier de candidature puis je regagnai Kongolo à bord d’une auto drésine que j’avais prise à Kabalo.
Le conducteur de l’auto-drésine, le citoyen Maloba connaissant très bien chez Gilbert, il m’y amèna cette nuit et tôt le matin je réjoignis Mbulula.
Paragraphe 3 : L’inscription pour la lecture aux bancs à la Paroisse Saint Joseph de Mbulula de mon mariage religieux avec Marthe
NGUNDA SAGALI,
Marthe Sagali, ma fiançée, était chez mes parents, car dès le début de l’année scolaire elle avait connu des difficultés à Kayanza avec son directeur d’école, le Citoyen Mulongo André. L’abbé Simon Kabezya l’avait muté à Mbulula où elle devait habiter chez son parent, l’enseignant pensionné Vincent Sabuni, mais mon père obtint du curé qu’elle réside à sa maison, étant donné que sur le plan coutumier tout avait déjà été reglé et qu’il ne restait que la célébration du mariage religieux.
Pendant mon bref séjour à Mbulula, nous fixâmes la date du mariage religieux pour les grandes vacances prochaines. Je permis la lecture des bancs pendant les semaines que je devais me trouver encore à Kinshasa. C’est à cette occasion qu’était intervenu la discussion entre mon père et le curé Simon Kabezya au sujet de ma date de naissance par rapport à la date de baptême mentionnée sur le livret de baptême.
Paragraphe 4 : Mon retour à Kinshasa via la Ferme et la Révocation du gérant Mumba Mwamba,
Alors que je pensais pouvoir rentrer à Kinshasa avec le billet de l’Etat à l’occasion de la convocation de la nouvelle assemblée, la prolongation du délai de dépôt de candidatures me poussa à effectuer le voyage de Kolwezi afin de me procurer un titre de voyage qui allait me faire atteindre Kinshasa.
Je quittai Mbulula pour Kongolo dans le véhicule de la paroisse conduit par le Curé Simon Kabezya en compagnie de ma fiancée qui avait prise avec elle mon petit frère cadet Sixte pour passer ses vacances de Pâques chez ses parents.
A Kongolo je logeai une nuit à la maison de ma belle famille avant de prendre le train qui me conduisit jusqu’à Likasi.
De Likasi, je pris un véhicule qui me débarqua à Mupanji d’où, je parcourus les 4 kilomètres qui me séparaient de la Ferme.
Ma déception avait été grande lorsqu’à mon arrivée, je ne trouvais pas Victor et Albert. Les porcs étaient sans eau et aliments et mourraient abandonnés à eux-mêmes.
Les travailleurs me racontèrent que mes frères séjournaient depuis plus d’une semaine à Kolwezi, après avoir amené pour vendre un bon nombre de porcs et des sacs de charbon.
En effet, les travailleurs étaient transformés en bûcherons. Les activités de la ferme n’avaient pas quant à elles, évoluées.
Je regagnais Kolwezi où je rencontrais Victor et Albert à la résidence de papa Symphorien.
Le but principal de leur déplacement était la fuite. Ils avaient été informés de la rétrocession de la ferme par les collaborateurs du Commissaire S/Régional. Victor s’apprêtait à voyager pour l’Angola où grâce à l’argent recueilli de la vente des braises il allait acheter des marchandises à venir revendre.
L’examen de ses documents comptables présenta la situation suivante :
2 porcs non mentionnés
Recettes de boutique non mentionnées ± 150 Zaïres
Recettes de 20 sacs de braises non mentionnées.
Lui ayant reproché entre autres, l’envoi irrégulier de la farine à la ferme entraînant l’amaigrissement des bêtes, la soustraction désordonnée du patrimoine de la ferme, de n’avoir pas fourni un effort pour installer le moulin, de n’avoir pas fait louer les bétonnières, de n’avoir pas vendu les produits du jardin, je pris la décision de le révoquer dans les termes ci-dessous :
Attendu que le Citoyen MUMBA Mwamba, gérant en période probatoire depuis le 19 février 1975 a vendu dix porcs et récolté cinq cent quarante huit zaïres quarante quatre makuta ;
Attendu que ladite somme n’a pas été enregistrée par la Banque Commerciale comme je l’avais prévu et lui avais signalé
Que sa destination a été obscure ;
Attendu que le Citoyen Mumba Mwamba m’avait déjà entraîné au début février, dans une histoire de voiture de Lumbu Muyenga qu’il avait vendue en son nom et m’avait fait dépenser une somme de deux cent Zaïres pour la récupérer ;
Attendu que les travaux prioritaires de la Ferme que je lui avais recommandés d’accomplir n’ont pas été exécutés ;
Vu tous ces points ;
En ma qualité de propriétaire de la ferme ; je décide :
– Le licenciement sans préavis du Citoyen Mumba Mwamba pour faute lourde ;
– Lui recommande de me remettre la somme de quatre cent trente deux Zaïres représentant les dernières ventes du 9 avril 1975, la vente de vingt sacs de charbon et les deux cent Zaïres employés à sa charge pour le problème de voiture.
Fait à Katebe, ce 13 avril 1975.
Sé/LUMBU MALOBA NDIBA.
Convoqué par Papa Symphorien pour lui expliquer de la chose, nous passâmes une nuit de discussion en famille.
Je me mis à diriger personnellement la ferme, aidé de temps à autre par Kazadi et Rumb en ce qui concerne le transport des aliments.
Paragraphe 5 : La garde de la ferme confiée à Kazadi et Rumb.
Quelques fois je passais mes nuits à Kolwezi, chez Etienne ou chez Kazadi et il m’arrivait fréquemment de visiter Sangwa Mayaliwa à qui j’avais confié pour la vente, des sacs de charbon trouvés à la ferme.
Un jour Kazadi amena des mécaniciens de l’école professionnelle pour tenter de réparer la camionnette tombée en panne depuis quelques mois. Il s’apprêtait à partir lorsque Kasongo en voie d’être engagé chauffeur me suggéra de nous servir de leur batterie pour allumer le groupe électrogène et tirer l’eau.
J’acceptais. L’opération d’allumage se passa fort bien à l’étonnement de tous les visiteurs mais la joie céda vite place à la tristesse car un bruit anormal se fit entendre. Kasongo courut vite au groupe qui malheureusement avait déjà été endommagé à cause de manque d’eau dans le réservoir.
Devant rentrer à Kinshasa pour présenter les examens de la 1ère session. A RUMB, j’offrais une fois de plus un porcelet et un poulet de mon élevage de cinquante poulets de deux mois.
Le problème de la gérance de ma ferme se posa avec beaucoup d’acuité. Compte tenu des services appréciables rendus par Dunia Ilunga ; un garçon que m’avait laissé Victor et cousin d’Athanase, je le responsabilisai de surveiller la ferme et de rendre régulièrement compte à Kazadi et Rumb, mes deux amis qui avaient accepté de veiller collégialement à la bonne marche de la ferme.
Dès que j’avais réuni le montant pour couvrir le prix du billet, mon ami Kazadi de Ngoi m’accompagna un matin à la plaine où je pris le fokker qui me débarqua à Kananga via Kamina et Mbuji Mayi. A Kananga je m’embarquai le même jour dans un DC.4 pour Kinshasa.
Paragraphe 6 : Marthe Sagali me rejoint à Kinshasa,
A Kinshasa je repris mes études, mais déjà les examens de la 1ère Session s’annoncèrent et y prenant part je fus ajourné.
Cet ajournement éclipsa mon vœu de me rendre à Mbulula où on m’attendait pour le mariage. Il fallait réussir aux examens de la 2ème Session ou échouer et se faire exclure de l’Université pour épuisement des Sessions, étant donné que ça allait être ma quatrième Session pour la même année d’études !
J’achetai cependant un titre de voyage que je confiai à l‘étudiant Kahozi Pierre qui partait en vacances à Mbulula afin qu’il permette à mon épouse de regagner Kinshasa le 17 août 1975.
Le 17 août 1975, nous allâmes avec Athanase à l’aéroport accueillir Marthe. Nous croyant trop en avance nous avions prolongé notre trajet à N’sele voir Kilanga qui y était en séminaire. A notre retour l’avion en provenance de Lubumbashi était déjà arrivé et tous les passagers partis.
Sur le manifeste des arrivants, le nom de mon épouse s’y trouvait. C’est la toute première fois qu’elle arrivait à Kinshasa à l’âge adulte quoiqu’y étant née le 06 mai 1953 au Camp militaire Léopold devenu Kokolo, où son père était soldat de la force publique. Toutes nos recherches à l’aéroport furent vaines.
Sur la route de retour nous pourchassions certains taxis et arrivâmes jusqu’à la maison sans résultat positif. Ayant repris la recherche, nous vîmes à près de notre maison, sur l’avenue de Ring une voiture taxi en stationnement. Athanase demanda si parmi les passagers abords se trouvait Marthe Sagali. Une voix féminine répondit par l’affirmative. Nous priâmes au taximan de nous suivre jusqu’à la maison pour régler son compte. Mon épouse avait une copine de voyage qui s’appelait Kahozi Sangwa dont l’adresse de destination était la zone de Lingwala, Athanase s’occupa d’elle cette nuit même.
Marthe n’avait pas trouvé à la maison l’épouse d’Athanase, Anastasie qui venait d’être opérée à l’hôpital de Kintambo. Aussitôt sortie, avec Véronique, elles lui avaient donné chacune une pièce de wax hollandais.
Paragraphe 7 : Ma réussite à la deuxième session,
Deux semaines après son arrivée, je partis au Campus, où une chambre me fut attribuée au home 8, pour la préparation des examens de la 2ème Session qui allaient débuter.
M’étant bien préparé en Droit commercial, Procédure Pénale, Procédure Civile, Droit Administratif et Droit Financier, je présentai plusieurs examens par écrit.
Des fois Marthe et Mbayo venaient me visiter.
Ayant pris aux cours de ces examens toutes les précautions et tous les moyens pour réussir, je me disputai au cours de mon examen oral de Droit Administratif avec le Professeur Vunduawe. Chacun de nous accourut au doyen de la faculté à qui j’adressai une note dont la teneur suit dans laquelle je demandais de présenter cet examen devant un jury :
Kinshasa, le11octobre 1975.
Objet : Demande de bénéfice de l’art.98 ou 104 du règlement organique de l’UNAZA.
Au Citoyen Doyen de la Faculté de Droit de et à
Kinshasa
Citoyen Doyen,
Par la présente, j’aimerais mieux vous demander le bénéfice des dispositions de l’article 98 ou 104 du règlement des examens en ce qui concerne mon examen du Droit Administratif.
Dans l’attente d’une suite favorable, je vous prie d’agréer, Citoyen Doyen, l’expression de mes sentiments très dévoués.
LUMBU MALOBA NDIBA.
Paragraphe 8 : Ma désignation en qualité de Commissaire du Peuple,
La veille de mon examen de droit administratif devant le jury, alors que j’étudiais à l’auditoire, j’appris que le Bureau Politique allait rendre publique la liste des candidats retenus pour les élections législatives.
Quittant l’auditoire, je me mis à la recherche d’un poste de radio que je trouvais au hôme 4. Le directeur du Bureau Politique, le citoyen NGUNZ A KARL IBOND citait les noms de sa longue liste par région et sous région. La région du Shaba était la dernière et la sous région de Tanganika venait après toutes les autres.
Mon nom avait été cité avec ceux de Kengo wa Dondo (chef de liste), Shabani wa Kalenga, Mbuyu wa Ngoie, Maloba Kasongo, Lumbu Maloba, Kabwe Muyenga et Mwenge Sango.
Je me maîtrisais cependant et rentrai à l’auditoire préparer mon dernier examen de la session, malgré les innombrables idées qui scrutaient mon esprit.
Le matin, le Jury composé des Professeurs Vunduawe, Bouteille et Ndesho, m’avait interrogé et attribué la côte de 11/20.
Dès après l’examen, j’emballai mes bagages et rentrai à la maison où tous les membres de la famille m’avaient accueilli avec joie.
Le 2 novembre 1975, date retenue pour l’approbation de la liste des candidats par la population, je me rendis avec mon épouse au Vélodrome de Kintambo. La distance et mes obligations d’étudiant ne m’avaient pas permis de rejoindre la Sous région de Tanganika où la liste contenant mon nom était présentée au public. La discipline du Parti primant, je constatai que dès la publication de la liste des candidats retenus par le Bureau Politique, j’étais devenu Commissaire du Peuple, tout le reste n’étant que formalisme.
Après l’approbation des listes, j’attendais impatiemment la convocation du Conseil Législatif et ne me présentais pas aux cours, malgré l’ouverture de l’année académique.
Paragraphe 9 : Mon logement au camp des étudiants mariés de Lemba ex Lovanium,
Mon passage en 1ère licence m’ayant donné en ma qualité d’étudiant marié, le droit d’être logé, j’avais mené les démarches pour deux maisons situées respectivement au camp de Lemba Sud et Lemba ex Lovanium. Quoique la maison de Lemba sud ait été encore neuve, je choisis celle de Lemba ex Lovanium à cause de la permanence de l’eau.
Aussitôt que j’avais été appelé à siéger au Conseil Législatif, j’occupai la maison dès la perception du premier montant de mes émoluments.
En effet, après avoir informé Athanase de mon intention de démenager, je fis quelques achats en compagnie de mon épouse. N’ayant pas eu un véhicule de l’Onafitex pour transporter mes objets, j’en louais un au Pont Cabu.
Mon cousin Etienne Kitungwa Nyembo démenagea avec moi. Quelques mois après, mon petit frère Faustin m’avait aussi rejoint mais ne s’étant pas adapté avec moi il rentra à ma campagne.
Ma maison portait le n° 3038 et était située sur la rue Mvuzi. Mes voisins immédiats étaient à ma gauche, le médecin stagiaire Paluku et à ma gauche l’étudiant en médecine Makanga puis Ilunga de la polytechnique et plus loin un collègue de mon auditoire en droit, Kudiangela Muteba et au bout du bâtiment, Fidèles Kahuma, un autre collègue qui aimait beaucoup écrire.
Un jeune homme originaire de Kongolo qui habitait dans la proximité me prêta son salon car selon lui, il ne pouvait pas supporter qu’en ma qualité de représentant du peuple, je manque un salon alors que lui en avait un. Mashini, étudiant marié originaire de Kongolo m’accorda toute son assistance. Mon problème d’installation terminé, je me donnai totalement aux études.
Chapitre 5 : Ma première licence en droit.
Paragraphe 1er : Sur le plan académique,
La répartition des matières en 1ère licence était la suivante :
1. Droit Fiscal par Azama Lana,
2. Droit des Sociétés par Lukombe Nghenda,
3. Droit Pénal Spécial par Likulia Bulongo,
4. Droit des Assurances par Kande Buloba,
5. Droit du Travail par Mme Kabongo Kongo Jarassier,
6. Droit International public par Nguya Ndila,
7. Les Contrats Usuels par Mlle Daranas,
8. Grandes Entreprises Publiques par Kabange Ntabala,
9. Criminologie par Kasongo Mudinge,
10. Contrat Commerciaux par Kande Buloba.
COURS A OPTION
1. L’analyse de Bilans par Kinzozi,
2. Droit international du travail par Mlle. Daranas,
3. Institutions Financières par Lwamba Katansi ;
Un séminaire de Droit Constitutionnel par Djelo.
Ancien Secrétaire dirigeant et Commissaire du Peuple, je jouissais d’une considération remarquable, mais étudiant externe, je m’efforcais de m’effacer. Cependant, concilier mes devoirs d’étudiant d’assister aux cours et ceux de Commissaire du Peuple qui doit assister aux séances de la session parlementaire et passer ses vacances dans sa circonscription électorale avait été difficile.
A peine que j’avais commencé à m’adapter aux matières de la nouvelle année académique étaient intervenues d’abord mon mariage religieux puis la naissance du premier enfant dans le foyer.
Paragraphe 2 : Mon mariage religieux, la naissance et le baptême de Baby
Ce fut d’abord mon mariage religieux, que je contactais avec la citoyenne Sagali Ngunda,le dimanche 21 Décembre 1975 à la Paroisse Universitaire Notre Dame de la Sagesse.
En effet, ayant été empêché de rejoindre Mbulula en août 1975 pour mon mariage religieux alors que tous les bancs avaient été publiés, le curé et mes parents avaient autorisé à mon épouse de venir à Kinshasa moyennant l’obligation de régulariser sans tarder notre situation maritale sous peine pour mes parents qui étaient déjà excommuniés de le rester. Ayant pris contact avec le curé Ruhamany de la paroisse Universitaire, je lui avais présenté la carte de la paroisse Saint Joseph de Bulula que ma fiancée avait amenée et contenant les informations suivantes :
Référence : : Paroisse BULULA………………………….
…………… : B.P. 275…..KONGOLO (Shaba)
Reverende Pater,
Queritur (En) testimonium…………………………….
N………….MALOBA LUMBU….(Protais)……………
Fil. LUMBU KICHWANYOKA et …NDIBA………….
Nat. In….KAYANZA……………………….die…1948….
ACCEPIT SACRAMENTUM
—————————————–
Baptismi : solemniter/ privatim
In….BULULA (KAYANZA)……………………………….
Die…22-4-1948……………………No 1628……………….
Susc…..Mbayo Faruzi………..Caer suppl…26-8-48…….
Communionis :
In………………………………………………………………
Confirmationis :
In………Sola…………………………………………………
Die….25-5-1958……………………No…………………….
Matrimonii : more gent……Ecclesiae / INTENDIT fiancé
————— ————–
Cum à Sagali (Marthe)……………………………………….
In……………………..die……………..No…………………..
Bapt. In ………………die…………….No…………………..
Liber……….PRIERE de BENIR Le mariage
=== ——————————————-
OPUT in….Bans sont déjà ……die………………….
NB publiés les 20-7-75……………………….
——
27-7-75……………………….
3-8-75
Tuus in Christo,
Abbé Sé
Le marige avait été fixé au 21 décembre 1975.
Ce matin là, nos parrains Mashini et son épouse Laziri, nous avaient accompagnés à l’église où après la messe notre mariage religieux avait été béni en présence de quelques amis tels que Nyembo, Kabedi et Mbayo et une attestation de mariage religieux portant les mentions ci-dessous nous avait été remise :
ATTESTATION DE MARIAGE RELIGIEUX
Kinshasa, le 21/12/75
Le nommé Maloba Lumbu Protais originaire de Makutano
Fils de Kichwanyoka Lumbu et Kyabusiku Ndiba
Et la nommée Ngunda Sagali Marthe originaire de Kinshasa
Fille de : Ngunda Tagamanga et Chungu Clotilde Ont contracté mariage religieux à la Paroisse Sedes SapIentiae à Kinshasa, le 21/12/1975
Reg. Mariages No 232
Sceau
Ce que j’atteste,
Signature
Nous avions acheté de livres religieux à la librairie de la paroisse avant de regagner notre maison.
Intervint aussi alors que nous ne l’attendions pas ce 21 décembre1975, la naissance de notre premier enfant qui reçut le nom de mon père LUMBU MALOBA auquel s’ajoutèrent le nom de sa mère SAGALI afin de le différencier aux autres homonymes de son grand père qui sont nombreux dans la famille et le surnom de Baby au lieu de l’appeler papa.
Cet événement nous l’attendions pour le mois de janvier. Tout le temps que nous avions passé à l’église aucun signe déclencheur n’avait été aperçu par sa maman.
C’est à peine de retour à la maison que mon épouse avait senti des douleurs prénatales et qu’avisée, la citoyenne Mashini l’avait accompagné aux cliniques universitaires.
J’avais des visiteurs à la maison tels que Modeste Mwehu et Liévain et sirotai avec eux un verre de primus lorsque peu de temps seulement après, maman Laziri vint nous annoncer la nouvelle de la naissance.
Je visitai régulièrement la jeune maman et son bébé et avais été déçu lorsque j’appris le jour de la sortie de la maternité qu’un homme avait uriné sur les langes que mon épouse nettoyait dans une douche.
N’ayant pas eu cette information aux cliniques, je m’étais fâché, suspendis la réception de kubota elengi, brutalisai mon épouse avec laquelle nous partîmes à la recherche de cet individu pour le mettre à la disposition de la justice. Je ne m’étais calmé qu’après avoir reçu des excuses sincères de la famille de cette personne qui avait été ivre au moment des faits et l’achat par elle d’autres langes en guise d’arrangement à l’amiable. Quelques jours après j’entrepris une tournée dans ma circonscription éléctorale. Le baptême de Baby intervint quelque mois après sa naissance. Nous avions choisi le couple Jules Mukulumoya en qualité de parrain.
Paragraphe 3 : Mes vacances parlementaires dans ma Circonscription électorale,
La session extraordinaire du Conseil Législatif devait prendre fin peu avant les festivités du nouvel an. Dans le cadre de la constitution révisée de 1974 ayant proclamé la plénitude en faveur du Président Fondateur, le Président du Conseil Législatif n’assumait ses prérogatives que par délégation. On l’appelait désormais : Président Permanent du Conseil Législatif.
On ne pouvait plus distinguer les sessions extraordinaires des sessions ordinaires étant donné que seul le Président du M.P.R. avait la compétence de convoquer l’assemblée et c’est quelle que soit la période.
Je jugeais nécessaire conformément à la recommandation contenue dans le Vade Mecun du Commissaire du Peuple de passer un mois des vacances parlementaires dans ma circonscription.
Le voyage à ma circonscription électorale intervint le 29 décembre 1975, soit près d’une semaine seulement, après la première naissance dans mon foyer.
Parti de Kinshasa à Kalemie par avion, ce voyage se poursuivit par train de Kalemie à Kongolo, où j’étais arrivé le jour de nouvel an 1976 et par train ou par véhicule de Kongolo vers différentes collectivités pendant ma tournée.
En effet, j’avais commencé d’abord par prendre contact avec les autorités de la Zone à Kongolo, le chef lieu de la zone, du 1er au 7 janvier 1976, avant de me rendre par train à Lubunda où j’avais rencontré la population songe et benya lubunda le 8 et 9 janvier 1976. Enfin passant à l’autre rive du fleuve Congo abord du land rover de l’agronome, je visitai la population des collectivités de Yambula, Nkuvu, Mambwe, Nyembo et Luba de la manière ci-dessous :
Le 12 janvier 1976, la collectivité de Yambula à Keba
Du 12 au 15 janvier 1976 ; la collectivité de Nkuvu à Sola, Kankunde Mwana Kitenge, Kankunde Mwana Kilosa et Kilubi.
Du 17 au 20 janvier, la collectivité de Mambwe à Makutano, Kasawa, Massanza et Zola.
Du 20 au 26 janvier, la collectivité de Nyembo à Mbulula, Kangunga, Mahundu, Bigobo, Kayanza, Mwana Ngoy et Ilunga.
Le 26 janvier, la collectivité des Baluba à Kasanga.
J’avais visité officiellement la cité de Kongolo le 27 et 28 janvier 1976 en utilisant mon emploi du temps de la manière suivante :
Le 27 janvier 1976-Visite des bureaux, écoles et autres ouvrages de la Cité,
– Rassemblement Populaire,
-Audiences,
Le 28janvier 1976-Poursuite de la visite des écoles, Camp militaire et Onafitex,
-Audiences,
-Séance de travail avec le personnel de la Cité,
Le mauvais état des routes et le manque de moyen de transport propre ne me permirent pas d’atteindre dans la zone de Kongolo, les collectivités de Munono et Muhona.
En dehors de la zone de Kongolo, j’avais eu l’occasion de séjourner à Kalemie dans la zone de Kalemie, Kabalo dans la zone de Kabalo et Nyunzu dans la zone de Nyunzu où dans la collectivité de sud Lukuga, groupement de Bagana Kahela à Lengwe, j’avais rencontré le Colonel Munganga auprès duquel j’avais apportés les doléances de la population au sujet des tracasseries des militaires dans la zone opérationnelle qu’il dirigeait.
Seules les zones de Moba et de Manono qui faisaient aussi parties de ma Circonscription électorale n’avaient été visitées.
A la convocation de la session parlementaire, j’avais présenté mon rapport dont les points sensibles avaient été repris dans le rapport régional synthétique du Shaba, qui avait fait vibrer la salle des séances à l’occasion de sa présentation.
Paragraphe 4 : Ma rencontre au Mont Ngaliema avec le Président Fondateur du MPR et Président de la République,
Ayant regagné la faculté pour réintégrer la vie académique, je fus informé par le Secrétaire Dirigeant de la JMPR/Campus, le citoyen Mukanya Tchimbau de ma nomination en qualité de Conseiller du Bureau Sectionnaire. Il me pria de l’aider à réorganiser le Camp des étudiants mariés.
Alors que j’assistai au cours du droit aérien l’après midi du 5 février 1976, j’avais été prié de rejoindre les membres du Comité JMPR/Campus, pour être reçu par le Président de la République.
Le Président avait à ses côtés les citoyens Bissengimana et Seti, respectivement Directeur du Bureau du Président et Conseiller Spécial en matière de Sécurité. Le Secrétaire Dirigeant, le citoyen Ntumba Luaba qui était Commissaire à l’Orientation et Porte Parole du Comité et moi-même étions devant d’autres membres de notre délégation en face du Président.
Après la lecture du texte préparé, par le porte parole, le Président rassura le comité de son accord à satisfaire à tous les problèmes sociaux posés tant sur la restauration que sur le transport etc…puis il nous invita à visiter son jardin en disant qu’ ‘’ il se pourrait que parmi vous il y ait un futur Président de ce Pays ‘’.
Saisissant l’occasion, je m’adressai à lui en disant « qu’il y avait entre lui le Soleil et nous les plantes, (la jeunesse) des nuages si sombres à telle enseigne que toute la lumière nécessaire à notre développement manquait ».
Le Secrétaire Dirigeant en profita pour me présenter en ma qualité de Commissaire du Peuple. Le Président visiblement ému s’exclama en s’adressant à Seti : ‘’Un Commissaire du Peuple étudiant ?’’Celui-ci répondit ‘’Il nous avait dit qu’il n’était pas un étudiant régulier’’, je rétorquais que je n’avais jamais causé avec lui à ce sujet, pendant que le Secrétaire Dirigeant expliquait que j’étais l’ancien Secrétaire Dirigeant de la JMPR/ Campus.
Le Président Fondateur s’adressant à Bisengimana lui pria de lui apporter mon dossier le lendemain, tout en déclarant que, « Sans doute que c’est la qualité de dirigeant de la JMPR qui avait intéressé les membres du Bureau Politique car au cas où ils allaient savoir qu’il était étudiant ils ne le prendraient pas ».
Cet incident effraya beaucoup de collègues qui crûrent que j’allais être écarté du Conseil Législatif. Certains reprochaient au Dirigeant de m’avoir présenté.
Après l’entretien avec le Président, nous fûmes conduits au restaurant de l’’OUA où le citoyen Seti me dit ne pas connaître comment ma candidature avait été retenue au bateau alors que mon dossier avait été jugé incomplet au niveau de son bureau.
Cette rencontre avait été à la une à la télévision, radio et journaux. Le journal Elima avait intitulé en grand « Face à face Mobutu-Etudiants » et grandement visibles tant à la télévision que dans les journaux les images, d’un côté le Président et ses collaborateurs et de l’autre celles du Secrétaire Dirigeant, le porte parole et la mienne, étaient partout l’objet d’admiration.
Paragraphe 5 : Ma réussite à la 2ème session,
Mon statut de Commissaire du peuple poussa les autorités académiques à me demander de libérer la maison que j’occupais au camp des étudiants mariés mais aussi elles suspendirent ma bourse d’études, pourtant mes émoluments ne m’avaient pas mis à l’abri de problèmes d’ordre matériel.
Je me rendais aux cours à bord des véhicules de transport surnommés ‘’Kimalu malu’’dans lesquels, j’occupai la place aux côtés du chauffeur afin de sauvegarder ma dignité, ce qui me faisait souvent rater les enseignements programmés avant 10 heures mais aussi la plupart de séances de travaux pratiques.
Trouvant que les mesures prises aggravaient mes difficultés, j’écrivis au Vice recteur qui me répondit positivement par une note dont la teneur suit :
UNUVERSITE NATIONALE DU ZAIRE
CAMPUS DE KINSHASA
Cabinet du Vice-Recteur
B.P. 127
Kinshasa XI
République du Zaïre Kinshasa, le 27 mai 1976
Au Citoyen LUMBU MALOBA NDIBA
Commissaire du Peuple et Etudiant
A la Faculté de Droit
B.P. 204
KINSHASA -XI
N/Réf : VR/MNM/MK/5854/MFN
V/Réf. :
Citoyen Commissaire du Peuple,
Votre lettre du 14 mai 1976, Relative à votre demande de conserver la maison no
3038 et à la levée de suspension de votre bourse, a retenu toute mon attention.
Compte tenu de vos innombrables charges et respBourses qui me lisent en copie de lever la suspension qui a frappé votre bourse d’études.
Veuillez agréer, Citoyen Commissaire du Peuple, l’expression de mes sentiments distingués
Sé/ MPASE NSELENGE MPETI,
Vice Recteur
De l’Université Nationale du Zaïre
Chargé du Campus de Kinshasa.
c.i : -aux Membres du comité
Révolutionnaire Restreint.
-Au service des Bourses.
Ajourné à la 1ère session, je réussis à la deuxième session après l’internement au campus au hôme 8.
Chapitre 6 : Ma deuxième licence en droit.
Paragraphe 1er : Sur le plan académique,
J’entamai ma 5ème année de Droit et ma 6ème année au Campus Universitaire de Kinshasa, Faculté de Droit avec beaucoup de sérénité. Tenant à terminer avec brio, j’étais prêt moralement et matériellemnt à tout affronter.
La répartition des matières de cette année était la suivante :
1° Droit International privé par Lusangu Sasa ;
2° Pricipaux systèmes Juridiques contemporains par Mulumba Katchi ;
3° Relations Internationales par Ndesho Rurihose ;
4° Déontologie du fonctionnaire international par Ndesho Rurihose ;
5° Déontologie du magistrat par Kalombo Mbanga ;
6° Déontologie de l’Avocat par Lukombe Nghenda ;
7° Les organisations internationales africaines par Ndheshyo Rurihose ;
8° Contentieux administratif par Bouteille ;.
COURS A OPTION
1° La gestion des entreprises par Kazadi Nduba ;
2° Le Droit des affaires par Lukombe Nghenda ;
3° Le Droit International de Travail par Mlle Daranas.
Malgré le fait que j’avais opté pour le Droit Economique et Social, je choisis un sujet de mémoire dans les matières du Droit Public : ‘’Le mandat parlementaire en Droit comparé’’ que je proposais au Professeur Djelo Empenge Osako qui était mon Directeur du Séminaire en Droit Constitutionnel, l’année précédente.
L’année académique venait à peine de débuter qu’intervint la convocation d’une session parlementaire. Au cours de cette session, le Président Fondateur du MPR prononça un discours dans lequel pour faire face à la crise économique, il avait pris entre autres comme mesures : la suppression de la bourse d’études pendant les grandes vacances et des indemnités parlementaires en dehors des sessions.
Paragraphe 2 : La naissance de Mignonne,
Ces mesures m’avaient préjudicié énormément, car malgré la précaution prise de constituer le stock d’aliments, la préparation de la naissance du deuxième enfant posa le problème de soins et santé de la mère et celui de la constitution de la layette.
Ayant soumis ce problème au deuxième Secrétaire du Bureau Permanent du Conseil Législatif, la Citoyenne Kalunga Mpundu qui était chargée de la santé, pour revoir les dispositions existantes selon lesquelles : ‘’Les Commissaires du peuple continuaient à garder leur droit d’être soignés aux cliniques universitaires aux frais du Conseil Législatif. Ces droits ne s’étendaient pas aux épouses et membres de leur famille’’.
La 2ème Secrétaire me pria à soumettre ce cas au médecin du Conseil Législatif, qui recommanda mon épouse aux cliniques universitaires.
Je fus informé aussi que le Bureau du Conseil Législatif faisait des démarches auprès du Président Fondateur, afin que soit versé dans les comptes des Commissaires du Peuple dont parmi eux certains n’avaient aucune activité lucrative, la moitié de leur indemnité parlementaire.
Invité à vérifier mon compte à la fin du mois, je m’étais présenté le 30 avril à l’agence de la Banque où le Gérant m’avait assuré qu’un montant allait être versé dans mon compte mais que les écritures n’étaient pas encore passées.
Ayant été servi le 02 mai 1977, le soir de ce jour même, mon épouse se mit à se plaindre des maux du bas ventre alors que la date prévue pour l’accouchement était encore distante de deux semaines. Lui ayant recommandé de patienter jusque le lendemain pour rencontrer le médecin, l’aggravation des douleurs précipita la recherche du véhicule que nous trouvâmes auprès de Léonard Messo Mwanakahenga qui nous avait aperçut au rond point de terminus du Lemba 9 et nous prit à bord de sa R16.
Aux cliniques Universitaires où mon épouse avait été admise, on me demanda de rentrer à la maison et passer à la recherche des nouvelles le matin.
Lorsque je me présentai le matin, j’insistai en vain à obtenir des nouvelles. J’avais même ouvert une porte d’une salle dans laquelle une maman se débattait sans pour autant voir mon épouse et avais appris à 8h.30’d’une infirmière que mon épouse ne s’était pas encore délivrée.
Quittant les Cliniques pour le marché, je me procurai la layette et ne repartis à l’hôpital qu’à midi et fus informé de la naissance d’une fille vers 8 heures et que mon épouse avait besoin de la valise pour bébé. Je rentrai à la maison chercher la layette et annoncai aux voisins la bonne nouvelle.
La citoyenne Kashindi prit la charge de garder Baby et avec la Citoyenne Ilunga elles me servaient le repas. La colonie shabienne fonctionnait à merveille.
Lorsque la famille Athanase fut informée, elle s’était rendue aux Cliniques pour visiter Bibi et le nouveau né. N’ayant pas trouvé une chambre individuelle au privé, mon épouse avait gardé son lit dans la salle d’attente.
A sa sortie de l’hôpital, je m’étais rendu moi même la prendre et profitai de mettre de l’ordre dans les factures qui devaient être versées au compte du Conseil Législatif.
A la maison, j’organisai une réception pour la circonstance ‘’Kubota elengi’’. Maman Eulalie tint compagnie à Bibi qu’elle avait quitté aussitôt pour assister Véronique qui avait mis au monde le 6 mai 1977 soit trois jours seulement après.
Au nouveau- né, j’ai donné le nom de famille LUMBU auquel s’était ajouté celui de ma mère « NDIBA », et de sa maman ‘’SAGALI’’.
La lueur de sa peau me faisait croire à sa fragilité à telle enseigne que je la surnommai « MIGNONNE ».
Contrairement à Baby, qui s’était habitué dès les premiers moments, à la vie du berceau, Mignonne ne le supportait pas et ses pleurs obligeaient sa maman de la prendre dans ses bras continuellement!
Alors que pour Baby un horaire était suivi rigoureusement pour ses tetées, il ne fut pas le cas pour Mignonne qui avait rejeté le biberon adulé tant par Baby.
Paragraphe 3 : La cohabitation avec Helène,
Athanase était régulièrement en mission à l’Equateur et au Haut Zaïre où divers problèmes se posaient dans le cadre de son service à l’ONAFITEX. Il avait laissé à ma résidence son épouse qui s’appelait Mavungu Hélène, mère d’un bébé qui était né deux mois avant Baby. Ce bébé avait reçu le nom de notre grand père Lumbu Pilipili et le surnom de Beby.
Paragraphe 4 : Difficile conciliation entre ma qualité d’étudiant et celle de Commissaire du peuple,
Au cours de la 2ème quinzaine du mois de juin, je présentai mes examens de fin d’études qui avaient été suivis par un stage de trois mois, à l’issue duquel intervint la collation des grades académiques.
Lorsque le 30 juin 1977 la radio annonçait que le Président-Fondateur tiendrait un discours à la N’sele et que tous les cadres du M.P.R y avaient été invités j’avais encore un examen oral à passer le jour indiqué et ne me rendis pas à N’sele mais pris la précaution de prendre avec moi un poste de radio.
Assis devant la faculté à l’attente de passer mon examen, j’avais écouté le discours présidentiel qui était radiotélévisé ce 1er juillet 1977. L’ annonce de la démission en bloc des membres des différents organes du Mouvement Populaire de la Révolution et l’affirmation en ce qui concerne le Conseil Législatif selon laquelle, les élections allaient avoir lieu avant la fin de l’année, m’avait présagé d’énormes difficultés auxquelles j’allais être exposées. La conciliation de ma qualité d’étudiant et Commissaire du peuple posait problème.
Affecté au Centre Zaïrois du Commerce extérieur (CEZAC), je commençais mon stage dès le mois de juillet. Le Délégué Général mit à ma disposition une voiture pour me prendre chaque matin et me remettre à la maison. Mon collègue de stage, le Citoyen Kunga Lelioth jouissait de la même faveur, obtenue après des discussions, voire l’absence au travail.
Malgré mon état de stagiaire, je n’avais pas oublié à me préparer aux élections et chargeai mon ami Mende Omalanga de me tourner une centaine d’affiches.
Les mots « BOUGER ET FAIRE BOUGER », ‘’KUTINGIZA NA KUTINGIZISHA’’ et ‘’UNIVERSITAIRE DU PEUPLE’’ sous tendaient toute ma propagande.
Financer ma campagne électorale se révéla être très difficile et d’aucuns crurent même que je ne me représenterai pas. Aux réunions préparatoires qui se tenaient dans le milieu de ma tribu hemba de Kinshasa je n’y étais pas invité.
Je me présentai pourtant à une réunion tenue à la maison du Citoyen Nyembo Mwana-Ngongo, candidat aux élections de membres du Bureau Politique et exprimais au grand étonnement de la communauté, ma volonté de défendre mon siège dans ma circonscription de Tanganika.
Je manquais de l’argent, mais me décidai malgré tout de me rendre à Kalemie pour déposer ma candidature. Une fois de plus, le dicton « l’argent ne fait pas obstacle aux hommes qui veulent » dirigea mon action.
Quelques amis tels que MBAYO MUHIYA Maurice, KABEDI PEMANGOSA Bertrand, NYEMBO AMUMBA Nicostrate, MESO MWANA KAHENGA Léonard et KAZYUMBA Paulin, rassemblèrent en ma faveur un montant qui me permit d’acheter mon ticket d’avion.
Paragraphe 5 : Mon élection en qualité de Commissaire du peuple,
Dès mon arrivée à Kalemie je rejoignis le domicile du Citoyen KABWE MUYENGA, Commissaire du peuple sortant et candidat. Ce dernier m’amena à l’hôtel Luaminyo, sa propriété. Il me recommanda à son gérant de me faire payer la moitié du prix journalier.
Le 17 août 1977, je déposai mon dossier complet à la Sous-Région. Il comprenait les éléments suivants dont la teneur ci-dessous : le récépissé, la lettre de dépôt de candidature, la fiche d’identité, le curriculum vitae, le bordereau de versement espèces.
a) Le récépissé(cfr. Art. 19 Loi électorale).
Circonscription électorale du TANGANIKA.
Je soussigné ; KABATI NGONEKE BASIMIKA KARHI BAHAZA, Commissaire S/Régional Assistant du Tanganika à Kalemie, agissant au nom du Commissaire Sous-Régional, reconnais avoir reçu de la part du Citoyen LUMBU MALOBA NDIBA.
Fils de LUMBU ET de NDIBA,
Né à KAYANZA, le 22 avril 1948.
Profession …………………………….. Résidant à Kinshasa
Carte d’identité n° CC. 099240 Numéro du Rôle …………..
Son dossier complet relatif au dépôt de sa candidature et comprenant les documents ci-après :
a) une lettre de dépôt de candidature ;
b) une fiche d’identité suivie de curriculum vitae détaillé, le tout se terminant par la formule « Je jure sur l’honneur que les renseignements ci-dessus sont sincères et exacts » ;
c) un certificat de résidence ;
d) un certificat de bonne vie et mœurs délivré par le commissaire de Zone de sa résidence ;
e) six photos passeports ;
f) original de bordereau de versement de caution.
Fait à Kalemie, le 17 août 1977.
Sé/ KABATI NGONEKE BASIMIKA KARHI
BAHAZA
Commissaire Sous-régional Assistant.
b) la lettre de dépôt de candidature
Dépôt de candidature Kinshasa, le 14 août 1977
Elections Législatives.
Au Commissaire de Sous-
Région de Tanganika à
KALEMIE.-
Citoyen Commissaire Sous-régional,
Le goût de continuer à servir ma patrie au sein du Conseil Législatif m’a une fois de plus poussé de poser ma candidature aux élections législatives prochaines dans la circonscription de Tanganika.
Point n’est besoin de souligner que notre jeunesse, notre dynamisme et notre compétence restent au service du Mobutisme et de tout notre Nation Zaïroise organisée politiquement.
Nous ne nous faisons pas de doute que nos électeurs auxquels nous ne sommes pas étrangers et qui nous ont admirés lors de nos tournées, reconduiront notre mandat qui a été écourté par l’état de nécessité.
Nous vous prions d’agréer, Citoyen Commissaire Sous-régional, l’expression de nos sentiments très révolutionnaires.
Sé/LUMBU-MALOBA NDIBA
Commissaire du Peuple SORTANT.
c) La Fiche d’identite
NOM : LUMBU MALOBA
POSTNOM : NDIBA
FILS DE : LUMBU et de : NDIBA
NE LE : 22 AVRIL 1948 à KAYANZA
COLLECTIVITE : NYEMBO
ZONE / KONGOLO
S/REGION : TANGANIKA
REGION / SHABA
S.D. n° 217290/Lubumbashi ; CARTE D’IDENTITE N° CC. 099240.
– LE CURRICULUM-VITAE
. Primaires : E.P. SOLA-KONGOLO, certificat n°
519/61
. Secondaires : Collège St. François de Sales L’shi,
section gréco-latine (1962-1966)
: Institut St. François d’AssiseLUA
BO, section pédagogique(1966-
1969)
. Supérieures : Propédeutique Sciences et puis
lettres à KANANGA (1969-1971).
. Universitaires : Campus de Kinshasa, Faculté de
Droit actuellement stagiaire au
Centre Zaïrois du Commerce
Extérieur jusqu’au 15/9.
– LES SERVICE RENDU A LA NATION :
. Secteur privé : Fermier à KATEBE-KOLWEZI
. Cadre Politique :
a) Dirigeant JMPR à l’Institut St. François d’Assise LUABO/KAMINA (1968-69)
b) Dirigeant JMPR et Commandant de la Brigade disciplinaire estudiantine au Campus de Kinshasa (1973-74).
c) Commissaire du Peuple circonscription électorale Tanganika (1975-77).
–. LA RESIDENCE ET SITUATION FAMILIALE :
. Adresse à Kinshasa : Camp des étudiants mariés n° 3038
rue MVUZI zone de LEMBA
. Résidence principale : localité de KAYANZA zone de
Kongolo.
. Domicile : localité de KAYANZA zone de KONGOLO
. Etat civil : marié
. Nom et éléments du nom (épouse) MAKUYA SAGALI
NGUNDA
. Nom et éléments des noms des enfants :
- LUMBU MALOBA SAGALI né à Kinshasa, le 21.12.1975.
- LUMBU NDIBA SAGALI née à Kinshasa, le 03/05/1977
« Je jure sur l’honneur que les renseignements ci-dessus sont sincères et exacts ».
Fait à Kinshasa, le 14 août 1977.
Sé/LUMBU MALOBA NDIBA.
d) Le versement de la caution,
BANQUE DE KINSHASA
-BORDEREAU DE VERSEMENT ESPECES.
Le 16 août 1977 à KALEMIE.
Montant versé : Zaïres 100,00.00 – Compte à
créditer n° 61006536.
Intitulé : ELECTIONS LEGISLATIVES.
-D’ORDRE DU CITOYEN LUMBU MALOBA
NDIBA
Motif : ELECTIONS LEGISLATIVES 1977.
Kalemie, le 16 Août 1977.
Après le dépôt de ma candidature, j’effectuai une tournée dans ma circonscription électorale et avais eu l’occasion de rencontrer à Kalemie plusieurs personnes originaires de Kongolo, notamment le Directeur d’école Katumbwe Gérard auquel je recommandais de soutenir ma candidature à Kalemie.
C’est aussi à Kalemie que je rencontrais pour la première fois le Citoyen Mupatsh Kambol Ditend, nouveau Commissaire de Zone de Kongolo et lui remis un exemplaire de mes affiches qui portaient les mentions :
« KUTINGIZA NA KUTINGIZISHA, BOUGER ET FAIRE BOUGER.
« VOTEZ LUMBU MALOBA NDIBA L’UNIVERSITAIRE DU PEUPLE »
Je me rendisaussi à Kongolo où je résidais chez le Citoyen Mugeya Mukomo Valentin, préfet de l’Institut Mwamba et ancien condisciple à l’école sélectionnée de Sola.
Ayant eu l’occasion de rencontrer plusieurs de ses professeurs, je leur avais distribués mes imprimés. J’avais donné une bonne quantité de mes imprimés au Commissaire de Zone, une autre à un étudiant du Campus de Lubumbashi qui s’appelait Kaino et à mon beau-frère Chungukuni Lukatula, professeur à l’Institut Mwamba et originaire de la collectivité de Yambula. Enfin assis sur le siège arrière du Yamaha conduit par Muyumba Mutembezi, je rejoignis Mbulula en distribuant des imprimés dans les villages du long de la route.
A Mbulula, je rencontrais les enseignants à qui je rendis compte de mes activités parlementaires antérieures et du dépôt de ma candidature et envoyais à toutes mes connaissances se trouvant dans les villages environnants mes imprimés avec mes invitations expresses à leur soutien.
Profitant d’un déplacement de Jean Claude alias Mali ya Butoto 2 pour Makutano, je pris place au siège arrière de sa moto et effectuai le trajet Mbulula-Makutano-Kilenge-Mbulula.
A Makutano, je m’entretins avec les enseignants et les sensibilisai à soutenir ma candidature.
Ils me rappelèrent quant à eux que certains militaires continuaient à malmener la population.
Sur le chemin de retour, nous allâmes à la localité de Kilenge, village d’origine de Mali ya Butoto où il me soutint à inviter les siens à m’élire massivement.
Mes obligations académiques n’ayant pas permis le prolongement de mon séjour à Mbulula, je pris le chemin de retour pour Kinshasa.
Lors de mon voyage de retour, je soutins une chaude discussion avec le Commissaire de zone Mupatch à Kongolo et fus victime de beaucoup d’annulation de vols d’avion.
M’étant présenté à plusieurs reprises au bureau du Commissaire de zone sans le voir et l’ayant rencontré sur une avenue en compagnie du Commissaire de zone assistant Mwana Panga et l’agronome de zone Samutombo Awan, je le mis au courant de plaintes de la population de Makutano et de Muzyunda sur les agissements des militaires en général et plus particulièrement sur le cas du 1er sergent Mupatwa à Muzyunda.
Le Commissaire de zone énervé, m’interdit de parler au nom de la population en affirmant que je n’étais qu’un simple candidat. Je soutins quant à moi que, tant que je n’étais pas battu aux élections et remplacé, je demeurais le représentant valable de ma population en qualité de Commissaire du Peuple.
Menaçant il ordonna à son assistant d’envoyer un télégramme à Kalemie pour solliciter mon arrestation immédiate.
De Kongolo, je partis à Kalemie où je logeais une fois de plus à l’hôtel Luaminyu et recevais les visites de mon petit frère Alex, fils de ma tante maternelle Eugénie. Parfois je me rendais avec lui à la résidence de son tuteur, le Colonel Greffier de l’auditorat militaire, Martin. Ce dernier était très intéressé par ma candidature malgré les sollicitations d’autres candidats, tels que monsieur Mawaya Patrice.
A cause d’annulation de vol, je quittais Kalemie sans avoir payé mes dernières factures de l’hôtel Luaminyu, grâce à la bonne volonté de monsieur Kabwe Muyenga.
A Kinshasa, la campagne électorale se fit au niveau du bureau politique et du conseil législatif à l’américaine.
Les candidats KISOMBE KYA KU MWISI et KALONJI MUTAMBAY WA PASTEUR KABONGO, distribuaient argent, vivres, médicaments etc.
J’avais voté aux élections municipales pour le Citoyen Malolo Juriste de formation et Avocat et m’abstins au Bureau Politique.
Le jour de la publication des résultats des élections législatives, j’étudiais en chambre au home 8. La lecture des noms des élus avait été suspendue suite à la nouvelle du décès de Maman Mobutu et l’annonce du deuil national.
Il fallait donc attendre un autre jour pour apprendre que ma circonscription électorale avait placé sa confiance en moi.
Malgré le fait que je n’avais pas participé à la campagne électorale, j’étais septième sur la liste avec 18.600 voix.
Il y avait pourtant cinquante candidats dont dix-huit de ma zone qui s’étaient disputés les sept sièges de la circonscription électorale de Tanganika..
Mon épouse vint expressément au Campus accompagnée de Mavungu Hélène pour me présenter les félicitations. Interrompant mon étude, j’offris des boissons aux étudiants de mon auditoire. Après mes examens, je rentrai à la maison où je continuais à offrir la boisson à mes visiteurs.
Retourné à Kinshasa pour raison d’études, je n’avais pas pu rejoindre ma circonscription et participer à la campagne électorale et voter pour moi au moment même des élections parce que je présentais alors mes examens de fin d’études.
Des informations me parvenues peu après les élections furent état de la préférence de ma candidature dans toute la collectivité de Mambwe et des contestations ayant existé dans la collectivité de Nyembo parce qu’il n’y avait pas ma photo lors de scrutin.
Dans mon village d’origine de Kayanza, ce manque de ma photo avait entraîné l’interruption du scrutin et la descente d’une délégation au chef-lieu de collectivité à Mbulula pour réclamer ma photo auprès du chef de collectivité Muloko qui soutenait le candidat Nyembo Kilimasinda.
J’avais laissé un nombre considérable d’imprimés avec mon effigie auprès du Commissaire de zone, mais celui-ci se réfugiant derrière la loi électorale qui définissait la dimension que devait avoir une photo à présenter au scrutin ne distribua pas mes imprimés.
Le monde lettré de ma circonscription m’avait voté sur base de mon nom figurant sur la liste des candidats. Il démontrait à ceux qui propageaient les bruits selon lesquels ma photo n’étant pas là, il fallait que mes électeurs votent pour quelqu’un d’autre, parce que je n’avais plus posé ma candidature, que cela n’était pas vrai.
Je reçus beaucoup de lettres en provenance de Mbulula et de Kayanza m’informant de diverses irrégularités qui étaient commises en ma défaveur lors des élections.
Ci-dessous le contenu de quelques unes :
Mbulula, le 18 octobre 1977.
LUMBU MALOBA NDIBA
Futur Commissaire du Peuple.
Vous avez obtenu beaucoup de suffrages lors des élections mais sans le complot entre le chef MULOKO et le Commissaire de Zone, vous pouviez obtenir beaucoup plus encore des voix.
Ceux-ci ont caché vos photos le jour même de vote. Beaucoup de doléances avaient été formulées à cause de manque de votre photo. Un appel phonique avait été envoyé à Kongolo pour exiger votre photo auprès du Commissaire de Zone. Vos photos sont arrivées très tardivement alors que beaucoup de gens avaient déjà voté. Mais nous avons l’espoir que vous gagnerez, s’ils ne commettent pas de nouveau leur complot. Faites tous vos efforts pour venir afin que vous puissiez connaître tout ce qui se passe à votre sujet. Si vous avez reçu notre appel phonique de Kongolo, sachez que ce sont d’importants points que nous vous avions rapidement énumérés. Beaucoup de gens souhaitent que vous obteniez beaucoup de suffrages ainsi ils seront très contents.
Sé/LUMBU ILUNGA
Mbulula, le 13 octobre 1977.
Citoyen LUMBU MALOBA NDIBA,
Le vote dans la collectivité de BENA-NYEMBO est passé assez bien
1.- Les photos de LUMBU MALOBA NDIBA avaient été cachées par le Chef de collectivité MULOKO parce que LUMBU MALOBA NDIBA est aimé par beaucoup de gens.
2.- Il a dit aux gens que LUMBU n’a pas posé sa candidature pour être voté comme Commissaire du Peuple et pourtant votre nom se trouvait sur la liste des candidats.
3.- Lors du vote les gens ont été forcés de ne pas élire une autre personne sauf son frère NYEMBO KILIMASINDA (Fidèle).
4.- Les villages qui ont été beaucoup plus malmenés lorsqu’ils avaient souhaité voter LUMBU MALOBA sont : KAYANZA, KANGUNGA, LUNGA, BUGANA KILONDA, MAHUNDU, KASANGA.
5.- Les gens de ces villages ont obligé de voir votre photo avant de commencer le vote. Ils sont menacés d’être arrêtés parce qu’ils ont exigé votre photo.
6.- Les gens de KAYANZA menacés d’être arrêtés ont écrit des lettres qu’ils ont envoyées à la Région, à la S/Région et à la Zone, votre copie vous parviendra.
Nous demandons que vous fassiez aussi des efforts pour qu’ils puissent avoir raison conformément aux règlements en vigueur.
7.- Dans le village LUNGA, le chef de collectivité a lui-même présidé les élections et, il écrivait lui-même le nom NYEMBO KILIMASINDA sur tous les bulletins.
8.- Le citoyen NYEMBO KILIMASINDA (Fidèle) s’est introduit dans les bureaux de vote de MBULULA puis il est allé voir les bureaux de KUNDU. Ce sont ces points que nous avions énumérés par la voie phonique au cas où vous ne le savez pas. Ceux qui ont caché les photos sont le Commissaire de Zone et le Chef MULOKO.
Sé/ La population de Kayanza
Paragraphe 6 : Ma proclamation en qualité de Licencié En Droit,
Il ne se passa pas beaucoup de jours qu’à la joie due à la réussite aux élections, se joignit celle due à la fin de mes études en droit par l’obtention de mon diplôme de licencié en droit.
C’est au home 7 que j’avais été logé cette fois-ci. Après les examens, je rentrais au Camp des étudiants mariés pour attendre les résultats tout en ayant des inquiétudes à cause de mon absence prolongée au stage.
Je ne me rendis donc pas à la proclamation et connus la nouvelle de ma réussite par les amis.
Une attestation de réussite tenant lieu de diplôme dont le contenu ci-dessous m’avait été delivré afin de prouver la fin de mes études universitaires.
MOUVEMENT POPULAIRE DE LA REVOLUTION
CAMPUS DE KINSHASA FACULTE DE DROIT
ATTESTATION DE REUSSITE TENANT LIEU DE DIPLOME
Je soussigné, MPASE SELENGE MPETI, Vice Recteur du Campus Universitaire de Kinshasa, atteste par la présente que le nommé LUMBU MALOBA NDIBA né à KAYANZA le 22 avril 1948, a obtenu aux examens de l’année académique 1976/1977 le diplôme de LICENCE EN DROIT avec LA MENTION « PASSABLE » qui ne lui sera delivré qu’à l’issue de la PERIODE DE LA REQUISITION. Cette riode pendant laquelle le surnommé ne peut être engagé par des services autres que ceux de l’Etat court à partir du 15 novembre et prend fin le 15 novembre 1982.
OPTION : Droit Economique et Social.
Fait à Kinshasa, le 17/novembre 1977
Signature du Vice – Recteur
Sceau du Campus Universitaire
Comme la délivrance de l’attestation de réussite se faisait attendre les autorités de la faculté me délivrèrent une attestation provisoire dont mention suit :
UNIVERSITE NATIONALE DU ZAÏRE
CAMPUS DE KINSHASA
FACULTE DE DROIT
B.P : 204
KINSHASA / XI.
ATTESTATION PROVISOIRE
Je soussigné, AZAMA LANA, Doyen de la Faculté de Droit, atteste par la présente que le Citoyen LUMBU MALOBA a été proclamé Licencié en Droit au terme de l’année académique 1976/1977.
La présente attestation lui est délivrée provisoirement en attendant celle qui sera établie par le Secrétaire Général Académique du Campus de Kinshasa.
Fait à Kinshasa, le 21/12/1977.
Prof. Sé / AZAMA LANA
Doyen de la Faculté de Droit.
Paragraphe 7 : La fête de fin d’études et de mon élection en qualité de Commissaire du Peuple,
Au retour de mon grand frère Athanase de sa longue mission en région, il proposa l’organisation d’une manifestation pour saluer les deux réussites aux élections et aux études. Il ne s’attendait pas cette fois-ci à mon élection, conscient bien sûr de contraintes financières.
Comme le 3 décembre, il devait recommencer une autre mission, la manifestation devait avoir lieu entre le 27 novembre et le 2 décembre. La date du 2 décembre fut retenue et je lançais des invitations.
Alors que je m’attendais à l’arrivée des épouses d’Athanase et pourqoui pas de maman Eulalie pour s’occuper de la préparation de la réception vespérale le 2 décembre 1977, j’avais eu à déchanter lorsque j’ai vu seul Athanase se présenter. Les instruments de musique manquaient, alors que des invités, plusieurs connaissances et curieux commençaient déjà à s’amener.
A l’heure programmée pour le début de la manifestation, les commissaires politiques Kibassa Maliba et Nyembo Mwana Ngongo, le Commissaire d’Etat Nyembo Shabani, les Commissaires du Peuple Mwando, Kalume Mwana Kahambwe et Kagoma, des personnalités telles que Kahozi, Yuma, Kilanga s’étaient présentées.
Athanase avait prononcé le mot de circonstance et laissa la place aux danseurs traditionnels bahemba « Banganga » qui agrémantèrent la soirée pendant un temps. La période prévue pour les danses modernes fût un gâchis à cause du manque des amplificateurs.
Plusieurs incidents furent évités de justesse entre Athanase et ses premières épouses arrivées tardivement parce que mécontentes de la présence de la Citoyenne Mavungu à ma maison.
Il n’y avait pas de protocole et les étudiants s’étant invités eux-mêmes se disputaient à manger et la boisson en se servant eux-mêmes.
Le lendemain matin, le 03/12/1977, Athanase m’avait envoyé un véhicule de l’Onafitex pour transporter mes biens du camp des étudiants mariés à son domicile à ma campagne, avenue de la colline, n°48.
Je rejoignis avec mon épouse et mes deux enfants, dès après le nouvel an, le chef lieu de ma zone d’origine de Kongolo, devenu mon domicile, tout en gardant gravé dans ma mémoire, le premier et le dernier paragraphe de l’avant propos de mon mémoire de fin d’études dont le contenu suit :
« Il ne me reste que sept mois pour avoir trente ans, l’âge où l’on s’impose dans la société. C’est dire que la lutte a été dure, nous avons parfois taillé dans le roc et marché sur les épines.
La lutte continue cependant. »