28 Oct, 2014
Dans cet ouvrage autobiographique sont décrits en trente cinq chapitres des privations et sacrifices physiques, matériels et financiers endurés pour faire triompher de 1981 à 1990 d’abord des pratiques démocratiques au sein du MPR, Parti- Etat-Nation puis la démocratie multipartiste.
Chapitre 35 DE MON APPLICATION DES ACCORDS DE GBADOLITE,
Nommé Administrateur Délégué Général Adjoint d’une entreprise publique, j’avais gardé mes contacts avec les fondateurs, co-fondateurs et autres cadres de l’Union pour la Démocratie et le Progrès Sociale « UDPS ». Le collègue KAPITA, nommé membre du Comité Central du MPR me rendit visite alors qu’ayant regagné Kinshasa, j’étais encore logé à l’hôtel intercontinental. Avec le Président KIBASSA nos relations étaient intenses. Aussitôt que ma famille m’avait rejoint, j’avais assisté en compagnie de mon épouse à une manifestation qui avait été organisée par le fondateur MBWANKIEM à sa résidence et j’y avais trouvé certains cofondateurs et cadres de l’UDPS.
Deux positions se côtoyaient au sein du parti : celle défendue par le président KIBASSA qui soutenait que les activités de l’UDPS se poursuivaient dans le clandestinité comme avant les accords de Gbadolite et celle prônée par le 1ère Vice –Président NGALULA qui exigeait le respect des accords de Gbadolite, en ce que le parti UDPS était devenu une tendance au sein de Mouvement Populaire de la Révolution (MPR).
A la résidence du doyen NGALULA, devenu membre du comité central du MPR, une équipe de travail comprenant notamment les cofondateurs BIJANU et LUVUEZO s’activait à dresser les listes des cadres et combattants de l’UDPS pour leur reclassement et dédommagement. Ces listes reprenaient aussi les noms de personnes ayant besoin d’une aide financière quelconque auprès du conseiller spéciale du chef de l’Etat.
Le retour à Kinshasa du fondateur TSHISEKEDI en janvier 1988, en provenance de l’Europe et Amérique du Nord où il s’était rendu officiellement pour raison de soins médicaux juste après les entretiens de Gbadolite de juin 1987 accentua encore la controverse, car pour lui, l’UDPS devait évoluer au grand jour. Il entreprit de ce fait, en vain, les démarches auprès de la radio et télévision nationales en ce moment là sous la tutelle du Commissaire d’Etat MANDUNGU BULA NYATI, afin que ses communiqués d’invitation à la population au meeting qu’il allait tenir au pont CABU le 17 janvier 1988 soient diffusés.
Le collège des fondateurs devant se réunir à sa permanence, à la résidence du président KIBASSA pour statuer au sujet des exigences du fondateur TSHISEKEDI, l’attendit en vain. Celui-ci disait avoir pris sa liberté comme pendant la période de relégation où chaque fondateur s’assumait lui-même. S’étant présenté au Pont KASA VUBU le 17 janvier 1988 il fut arrêté et maltraité en compagnie de plusieurs combattants dont le cofondateur KAMBA Omer.
Le service de sécurité m’avait inquiété pour avoir visité régulièrement à sa résidence le fondateur TSHISEKEDI et avoir même organisé en sa faveur une réception alors que je ne lui avais amené qu’un casier de tembo.
A peine que le fondateur Tshisekedi avait été placé en détention, le 1ère Vice – Président Ngalula, membre du comité central, s’était trouvé à Bruxelles où il avait déclaré qu’il ne pouvait pas être en même temps chair et poisson, déclaration qui irrita la majorité des fondateurs.
Plusieurs fondateurs de l’UDPS se mirent à se réunir régulièrement autour du Président KIBASSA pour tenter d’obtenir la libération du Secrétaire national à l’organisation. Le fondateur BOSSASSI s’était dressé contre les fondateurs KIBASSA, KENGELE, DIAYIKWA, NKWEDI, MPASI, SIMBA, MUKOKA, signataires du communiqué 201/1/88/CCF et de la note du 15/2/1988 dont l’objet avait été, la dénonciation de l’utilisation frauduleuse du communiqué. Il les avait même traités d’imposteurs dans sa lettre ouverte du 25/2/1988 dans laquelle selon lui, en sa qualité de Secrétaire National à la justice et garde des sceaux, il avait déclaré éteint le projet UDPS. Je refusai d’approuver le comportement du collège Bossassi et m’éloignai de lui.
Lors de mon séjour européen en avril et mai 1988, tout en sachant que j’étais suivi, je m’entretenais régulièrement au téléphone avec mes collègues fondateurs en réunion à la permanence du parti.
Mes contacts avec le représentant de l’UDPS au Benelux, monsieur Corneille MULUMBA, les enfants des fondateurs TSHISEKEDI, KIBASSA, MAKANDA, LUSANGA et même avec Van den BOGAERT étaient réguliers. J’avais eu même à me rendre à Anvers saluer maman Marthe TSHISEKEDI qui se trouvait en séjour chez son beau – frère, le professeur LUSANGU SASA. Je n’avais pas visité, Marie Claire NGALULA et m’était limité à m’entretenir avec elle au téléphone à cause du malentendu au parti, occasionné par la déclaration du doyen.
Lorsque la radio et la télévision avaient annoncé quelques mois après que le fondateur Tshisekedi qui avait été en détention depuis le 17 janvier 1988 avait été remis dans les mains de sa famille, je m’étais rendu à sa résidence au boulevard du 30 juin pour le saluer et l’avais entendu dire qu’il s’était retiré de la politique et n’avait pas le monopole de mener la lutte.
Au deuil de l’un des signataires de la lettre du 17 juin 1987, le Président Délégué Général de l’Institut National de la Sécurité Sociale (INSS), le citoyen MPINDU BWABWA, les fondateurs de toutes les tendances s’y étaient retrouvés.
Tout en évitant de poser ma signature sur les documents que m’amenaient au bureau, les fondateurs de différentes tendances, je les recevais avec toute la courtoisie nécessaire et intervenais en leur faveur, auprès de services sous ma dépendance.
Une plainte avait été deposée par Me Kantu auprès de Procureur Général de la République en date du 4 octobre1989, (référence CAB/KM/NEM00127/89 concernant plainte de maître KANTU MUTUMBO contre le citoyen LUMBU, Délégué Général Adjoint de la SONAS pour abus d’autorité, abstentions coupables, concession et trafic d’influence dans le paiement Sinistre 2822/88 pour 7.700.000.00Z.).
Dans le 1èr et 3ème paragraphe, il s’en était pris clairement à mon appartenance à l’UDPS dans les termes suivants :
« Je viens par la présente déposer plainte à charge du Délégué Général Adjoint de la SONAS pour avoir personnellement refusé de me payer en tant qu’avocat conseil de N’THUL dans le sinistre ci-haut repris en rubrique malgré les avis et considérations des autres services de la SONAS, dans le seul but de satisfaire son ami politicien DIA ONKEN AMBEL, membre du Comité Central et ancien de l’UDPS comme lui…..
Le citoyen LUMBU brille ainsi par un comportement incivique qui au mépris de la loi et de nos institutions qui paraissent n’être pas sévère à son endroit.
Que sa seule parcelle de pouvoir suffit pour brimer alors ceux qui ne sont pas de ses idéaux politiques, la SONAS devient à son sens un club d’amis de l’UDPS. Les autres militants du MPR Parti – Etat ne peuvent rien lui faire …, »
Cette plainte n’atténua pas mon attention pour la recherche des solutions aux problèmes de mes collègues, je parvins à recommander pour logement avec paiement de loyer dans les maisons de la SONAS, les fondateurs KIBASSA et BIRINDWA respectivement à Lubumbashi et à Kinshasa/Ma Campagne.
Profitant de la mise en place générale de février 1988, j’obtins la promotion et la mutation du cofondateur de l’UDPS, KITENGE BIN MAKENGO, en qualité de chef de bureau de souscription de la SONAS/Kongolo avec mission d’entretenir dans la clandestinité, l’UDPS, mission qu’il avait poursuivie à Kalemie après la libéralisation.
Au baptême de mes enfants UDPS et AMNESTY, je reçus à ma résidence parmi les invités les couples fondateurs et cofondateurs KIBASSA, KYONI, KYUNGU, le fondateur DIA, la fondatrice LUSANGA, le cofondateur KADIMA.
Fin